Oh my bad, ai-je dit "film" ? Non car en réalité il s'agit d'un pur spectacle audiovisuel et décérébré comme le cinéma américain sait très bien le faire.
Toutes les déclinaisons anime de Ghost in the Shell se réinventent en gardant une même base :
héros, contexte, enquête. Cette nouvelle adaptation ne déroge pas à la règle instauré par Oshii puis Kamiyama et dernièrement Ubukata, ou du moins partiellement.
Que ça vienne d'un témoignage de travail de documentation bien fait par Rupert Sanders ou simple cris d'amour de fan, cette nouvelle itération de GITS sent à plein nez le déjà vue et pioche pêle-mêle des idées dans toutes les œuvres (estampillées GITS) qu'ont pu produire les messieurs cités plus haut. Je ne suis pas contre des références habillement placées, chaque oeuvre anime en est de toute façon allé de son clin d'oeil à la scène où Motoko tombe d'un immeuble et finis par activer son camouflage optique 2902 ou la scène dans laquelle, à la seule force de ses bras cybernétiques, elle réussit a démembrer une grosse machine, mais ici y'en a tout simplement trop et le film perd en identité propre.
Là ou c'est étrangement bizarre, c'est ce clin d'oeil à la relation de Batou avec son chien de race Basset, qui est un gimmick de Oshii...
Bref, ici pas de résonance philosophique, théologique, sociale ou politique, même l'intrigue proposé est assez convenu. On se rabattra alors sur ce qu'il nous est proposé en matière de visuelle et de son, pour apprécier le film. De ce côté là rien a redire, les bandes annonces nous informaient déjà de leurs qualités.
La direction des acteurs est bancale à certain moment et très stéréotypé mais j'ai particulièrement apprécier la démarche de Scarlet Johansson faisant très robotique et imparfaite, ce qui va de paire avec le personnage de Motoko... oups, Mira, qui n'a son corps cybernétique que depuis peu de temps.
Bon je ne vais pas m'étendre plus longtemps pour essayer de chercher des qualités autres que relevant du maquillage, le film a au moins le bon goût de finir sur du Kenji Kawai avec Utai IV (non remixé par Steve Aoki)
Mais en fait ce Ghost in the Shell c'est ça.
C'est le wubwubwubwub boom boom boom du remix de Steve Aoki sur grand écran, alors qu'il aurait été tellement plus agréable pour une réinvention de l'univers en film live d'avoir un esprit Enjoy the Silence par KI Theory
L'existence de ce film, aura au moins eu le mérite, pour nous petit Français, de pousser les Glénat et @Anime à faire tout un tas de ré-édition mangas et Blu-ray, dont la fabuleuse série Stand Alone Complex.