C'est par ce film de Rupert Sanders que je découvre l'univers de Ghost in the Shell, n'ayant vu ni l'animé ni aucune autre œuvre en rapport. Ce long métrage a des atouts comme il a des défauts, et je le jugerais sans le comparer à quoi que ce soit.
Le premier élément qui saute aux yeux, et celui qu'on est forcés de mentionner, c'est que visuellement Ghost in the Shell se démarque agréablement des autres blockbusters. Une ambiance cyberpunk appréciable, un style peu commun et futuriste très réussi rendant les scènes d'action assez séduisantes, une photographie particulière, à la fois sombre et haute en couleur, tout est réuni pour un univers plus que plaisant constituant le principal atout du métrage. De plus, les thèmes traités se prêtent bien à ce genre de performance visuelle.
Seconde qualité de Ghost in the Shell, et pas des moindres : les sujets traités. On se retrouve plongés dans un monde déshumanisé, où "vivre" ne signifie plus grand chose, où l'homme et la machine se confondent, où l'esprit humain et les sentiments qu'il éprouve sont activement recherchés et convoités afin d'optimiser la technologie (alors qu'on les considère aujourd'hui comme banals, à tort comme nous le montre le film). Ce futur aux tendances apocalyptiques est la critique même du progrès excessif : car si l'apocalypse ressemblait à ça, à une ascension démesurée de l'informatique jusqu'à un oubli de ce que fut l'humain, le vrai, à une auto-destruction des hommes toujours en quête de nouveau savoir, courant après une évolution qui les perdra ? Autant de thématiques présentant l'évolution comme le prochain fléau majeur, le tout à travers ce monde obscur dans lequel on n'aimerait pas vivre, mais qui nous attend à l'arrivée. Il s'agit d'une vision du futur qui donne un sens à ce blockbuster dont on ne peut pas dire qu'il est vide.
Malgré tout, Ghost in the Shell souffre de défauts, notamment dans son scénario, le principal problème étant qu'il est cruellement prévisible. On devine rapidement la trame, et peu d'éléments viendront nous surprendre, en tous cas pas suffisamment. Le pitch global autour du personnage principal est assez classique, mais je ne veux pas reprocher au scénario de ne pas prendre de risques. Il y a malgré tout des enjeux, et même s'ils sont usuels et attendus, on peut largement apprécier le film en tant que divertissement. Je préférerais dire que le scénario de Ghost in the Shell est efficace plutôt que simpliste, car il sert d'autres thèmes ainsi que le côté visuel du film. Ça fonctionne, et je n'en demande pas plus : même chose pour les personnages et les acteurs. Ghost in the Shell, s'il est sans surprise au niveau de son scénario, n'en reste pas moins un bon divertissement qui ira puiser ses atouts autre part, et notamment dans les thématiques et sujets qu'il traite et dans son univers et son visuel convaincants.