Ghost in the Shell
7.7
Ghost in the Shell

Long-métrage d'animation de Mamoru Oshii (1995)

Au milieu des années 90, Mamoru Oshii n'est connu que par une bande d'aficionados, qui ont eu leurs premiers émois sexuels avec Lamu et leurs deuxièmes avec Patlabor ( J'avoue, c'est moins facile pour Patlabor ). Oshii n'en demeure pas moins un artiste dont on connaît plus l'œuvre que le nom. Son prochain projet va changer la donne.
Adapté du manga de Masamune Shirow, Ghost in the Shell le propulsera durablement sur le devant de la scène. Pas un devant de scène aussi mondialement connu que Miyazaki, mais il exercera une influence manifeste sur toute une horde de cinéastes...


Son adaptation, plus sombre, plus cérébrale, fait du manga un conte de fées des temps modernes, une fable sur des êtres sans chair en quête de la signification de leur propre vie. Motoko Kusanagi, femme d'action aussi tête brûlée que philosophe se retrouve confrontée à un cas qui va la faire s'interroger sur ce qui fait d'elle un être humain. C'est Pinocchio au pays de Blade Runner !


Et sur ce canevas alléchant, Mamoru va mettre sa patte inimitable, un soucis maniaque du détail accompagné d'une utilisation intensive d'animation assistée par ordinateur... A sa sortie, Ghost in the Shell ne ressemble à rien d'autre. Certes on peut penser à Robocop et Tron mais stylistiquement il s'éloigne considérablement de ces propositions. Des images fortement contrastées, où les écrans semblent fournir plus de lumière que le soleil même, une palette de bleus et de gris poisseux et sinistres...


Mais surtout l'intrigue est complexe, très politisée, aux codes moraux ambivalents... Dans cette lutte de pouvoir et de course-au-secret, difficile de détacher des clans qui ne soient que gentils où méchants. Les gens agissent pour leurs intérêts et vont jusqu'au bout. Un point c'est tout. En cela, il prend le risque de n'être pas totalement compris ou assimilé, mais il offre une richesse de dramaturgie beaucoup plus dense.


Plus de deux décénies après, Ghost in the Shell continue de fasciner, d'impressionner par sa maestria et sa musique envoutante à jamais... Et ça, tous les remakes foireux n'y changeront rien !...

Créée

le 31 mars 2017

Critique lue 467 fois

5 j'aime

Mike Öpuvty

Écrit par

Critique lue 467 fois

5

D'autres avis sur Ghost in the Shell

Ghost in the Shell
Sergent_Pepper
9

Science, surveillance et ruines de l’âme.

Le drame des films futuristes réside dans leur condamnation à s’inscrire dans le passé : ainsi d’un temps à venir qui finira par advenir, qu’il s’agisse du Metropolis de Lang, du LA de Blade Runner...

le 29 mars 2017

139 j'aime

10

Ghost in the Shell
Gothic
9

Tears in Rain

Ghost in the Shell, un titre qui claque, et qui revient souvent au moment d'évoquer les meilleurs films d'animation futuristes, voire les meilleurs films d'animation tout court. Doté d'une qualité...

le 1 juil. 2015

124 j'aime

24

Ghost in the Shell
Hypérion
7

Les cyborgs rêvent-ils d'IA triomphant du test Voigt-Kampff ?

Regarder un film mythique sur le tard, c'est toujours prendre le risque d'être un peu déçu. Ghost in the Shell n'échappe pas à la règle. Anime de qualité malgré l'âge (bien qu'à mon sens, Miyazaki a...

le 25 avr. 2012

106 j'aime

38

Du même critique

Super Size Me
mikeopuvty
2

Démonstration par l'absurde.

Super Soy Me : Morgan Spurlock passe deux mois à ne manger que des nouilles sauce soja. Il prend quinze kilos, mais on lui enlève un rein, donc au total seulement 14k850g... King Size Me : Morgan...

le 26 oct. 2012

254 j'aime

87

Hercule
mikeopuvty
3

HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGGHHHH !!!!

" SI VOUS VIVEZ A LA FIN DU COMBAT ALORS C'EST GAGNE !! AAAAAAAAAAAAAAAAAAHH !!! " " BUVEZ SOUS PEINE D'AVOIR SOIF !!!! HAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!!! " " QUAND NOUS AURONS GRAVI CES MARCHES NOUS SERONS...

le 27 août 2014

223 j'aime

29

Pourquoi j'ai pas mangé mon père
mikeopuvty
1

La Bouse de Jamel

On sait qu'une comédie est embarrassante quand les moments comiques provoquent des soupirs gênés, et les scènes de mystère ou épiques des éclats de rire... Pourquoi j'ai pas mangé mon père est de ces...

le 10 avr. 2015

207 j'aime

22