Deuxième film de Ghost in the Shell Arise, qui je le répète est un nouveau reboot de la franchise : nouvelle équipe, nouveaux seiyuus, nouveaux designs et nouvelles perspectives puisqu’il se centre sur une Motoko plus jeune et les débuts de la Section 9.
Après avoir vu le premier volet Ghost Pain, fini l’étonnement de départ et ajustés les attentes : maintenant que nous sommes habitués à la touche Arise, il est déjà bien plus facile de plonger dès le départ dans le film et son intrigue.
C’est probablement pourquoi j’ai davantage pu apprécier Ghost Whisper parce que pour le reste, le film n’impressionne pas. En ce qui concerne les thématiques, on ne touche pas aux concepts les plus intéressants du cyberpunk proposés par Shirow Masamune et peut-être plus décevant encore, le scénario emprunte à la fois aux anciennes séries et films sans atteindre leur degré de divertissement et/ou de profondeur.
Comparaisons inévitables à part, l’enquête menée par Motoko reste tout de même bien ficelée et son déroulement plutôt prenant tout en restant suffisamment étriqué pour créer quelques surprises. Ce film est également plus spectaculaire que son prédécesseur : au niveau de l’échelle en incluant à la trame une mégalopole entière, et en intensité avec plus de scènes d’actions, la plupart réussies.
Mon plus gros problème avec Ghost Whisper est qu’il exploite très mal son statut de reboot, en particulier dans ce film. En dehors de l’enquête principale, le deuxième point majeur sur lequel se structure le film est le rassemblement de la future équipe de Motoko. Les séries Stand Alone Complex n’avaient laissé qu’une place mineure aux personnages secondaires malgré plusieurs épisodes très réussis sur quelques uns d’entre-eux. Ghost in the Shell Arise était l’occasion de mettre en avant les délaissés du groupe comme Ishikawa dont on ne connaît presque rien ou de Borma (heu c’est qui encore Borma?). Or ici l’introduction des différents personnages est extrêmement pauvre, et suppose que le spectateur les connaisse déjà. Leur passé a été changé mais pour quel résultat ? Leur origine et leur horizon ont été diminué : tout le monde se connaît déjà. Tous, à part Togusa, sont impliqués dans le même complot. Simpliste, facile, on a le droit du coup à quelques scènes sympathiques comme Ishikawa, toujours aussi badass, contre Pato, mais surtout à un développement terriblement creux.
Techniquement, le chara-design n’est pas plus convaincant que dans Ghost Pain mais la présentation des éléments cyberpunks est bien léchée avec une visualisation d’internet stylisée. Pour le reste, ça bouge bien, c’est fluide avec de bons plans pour les scènes d’actions, même si l’utilisation de l’effet de ralenti est un peu trop récurrente.
La musique quant à elle est très discrète et ne m’a pas vraiment convaincu. L’opening est toujours aussi fade et même si j’ai aimé la chanson utilisée pour l’ending, on peut quand même se demander si c’était le choix le plus pertinent pour servir de conclusion.
Après un film d’introduction, Ghost Whisper s’installe de manière plus confortables aux commandes avec une petite montée de régime, mais n’arrive pas à tenir toutes ses promesses. Un film agréable à voir, mais qui ne donne pas l’impression que Ghost in the Shell Arise deviendra plus qu’un bonus modeste à la franchise.