Le magnifique prequel qui tourne au remake
Quatrième et dernière partie de ce Ghost in the Shell: Arise.
On attendait forcément un petit extra pour ce final. Après un troisième épisode qui s’aventurait dans une intrigue romantique pour Motoko, le moins qu’on puisse dire c’est que ce “Border 4” revient à fond sur les fondamentaux de la franchise. Pour être plus précis, c’est le premier film qui est ici entièrement revisité tout au long de cette petite heure d’animation bien chargée. Le fan service, c’est une chose, mais lorsqu’on frise constamment le remake, ça devient gênant, et surtout prévisible. Le major qui saute d’un immeuble en camouflage optique, l’analyse du corps hacké d’une jeune femme qui tourne mal, jusqu’à l’arrachage de bras pour ouvrir un tank, il y a un problème.
C’est dommage, car cette fidélité maladive est mon seul reproche majeur. Globalement, l’épisode est très solide et parfaitement rythmé. Il s’agit peut-être du meilleur des quatre, ce dont on peut se réjouir. L’intrigue construit sur des éléments des histoires précédentes, redonnant de l’intérêt à certains développements passés. Séparément, chaque partie ressemble à un épisode de Stand Alone Complex ; pris comme un tout, on y voit plutôt un long-métrage s’étalant sur 4 heures.
Il faut aussi répéter les qualités évidentes d’une telle production. L’animation est fluide et appliquée dans les combats comme dans les dialogues, les décors sont magnifiques, on trouve juste ce qu’il faut d’humour, et je ne me lasserai jamais de ces séquences de cyber-action incompréhensibles.
Ghost in the Shell est bien vivant, mais au prix de se perdre dans une relecture obsédée du film originel. Pour se trouver un futur, il faudra amener de nouvelles idées sur la planche à dessin. On craint beaucoup l’éventuelle adaptation par Hollywood, on préfèrerait que Production I.G. prenne des risques et relance la franchise qui garde son immense potentiel.