On n'attendait plus cette adaptation du Motard Fantôme, le projet ayant traîné dans les studios, notamment suite au départ de Steven Norrington en août 2000. Le film se concrétise quelques années plus tard et c'est malheureusement au détesté Mark Steven Johnson qu’échoue le poste de réalisateur. Avec l'auteur du désastreux Daredevil derrière la caméra, on se doutait que l'adaptation allait être médiocre. On ne sera donc qu'à moitié surpris de constater que Ghost Rider est un massacre et ce, sur plusieurs points...
Visuellement, on peut dire que le film est plus ou moins réussi : le Ghost Rider et sa moto enflammée sont convaincants à défaut d'être vraiment époustouflants tandis que le reste des effets fantastiques restent tout au plus convenables. Au niveau du scénario, c'est hélas très plat. Bien qu'étant tirée d'un comics (dont elle respecte les moindres détails), l'intrigue simpliste et sans rebondissement aucun nous entraîne dans une aventure pas très redondante où notre héros torturé va non seulement devoir affronter le fils du Diable (Wes Bentley, ou comment ruiner une carrière avec un film) et ses sbires transparents chacun doté d'une petite minute à l'écran, mais il va également devoir reconquérir son amour de jeunesse qui-ne-l'aime-plus-parce-qu'il-a-du-se-barrer-quand-il-était-jeune-à-cause-de-sa-malédiction-et-même-que-c'est-trop-bouleversant.
Pourtant rythmé, le long-métrage souffre de séquences humoristiques douteuses et du cabotinage dispensable d'un Nicolas Cage finalement trop impliqué. On savait l'acteur fan du comics (il est sur le projet depuis presque dix ans), on le savait également intenable lorsqu'il s'agit de faire des grimaces mais être en totale roue libre pour une adaptation aussi attendue relève tout simplement du suicide artistique. À ses côtés, la plantureuse Eva Mendes se fourvoie en campant une potiche aux dialogues rasants tandis que notre Rider se voit le temps de quelques scènes accompagné par un ami au grand cœur aussi utile qu'une balayette sous l'océan. Mark Steven Johnson réussit donc à faire pire que son déjà raté Daredevil (qui bénéficiait pourtant, lui, d'un bon scénario) et signe ici un véritable navet sans panache ni respect pour un spectateur fatigué de voir ses super-héros favoris massacrés sur grand écran.