Un film bien étrange que ce Ghost Story. Déjà par son titre, qui m'a fait croire que j'allais voir une adaptation du livre du même nom de Peter Straub*. En lieu et place de cela, j'ai donc découvert un film du britannique Stephen Weeks, réalisateur du moyen Je suis un monstre de la Amicus.
Comme de ce dernier, il se dégage de Ghost Story un parfum de désargentement, que la mise en scène audacieuse et maladroite de Weeks tente bien vainement de maquiller - à moins tout bonnement qu'elle le provoque. Mais là où le bât blesse vraiment, c'est dans l'interprétation complètement hasardeuse du trio masculin qui occupe les premiers rôles, et qui fait longtemps hésiter sur la nature de l'objet que l'on regarde : comédie, parodie ? Que nenni, peu à peu le film se révèle être une... ghost story, on ne peut plus classique, à base de maison hantée et de poupée possédée, si fébrilement racontée à coups de flashbacks intégrés au forceps que la confusion règne un temps quant à la temporalité des événements. Il faut dire que c'était une brillante idée de faire un film en costumes avec des flashbacks...en costumes (forcément). La direction artistique n'étant pas des plus sereines (tout le monde a l'air déguisé), il faut un moment d'adaptation pour débrouiller un écheveau pourtant très simple.
Ghost Story est donc très bancal, et ses grosses faiblesses peuvent tout à fait larguer l'attention du spectateur dès la première demi-heure. Pourtant le film mérite l'intérêt pour certaines scènes baroques, principalement celles situées dans l'asile de fous, et pour l'ambiance cotonneuse que les faiblesses de la narration, de l'interprétation et de la mise en scène contribuent à faire émerger. Enfin, l'attraction principale du film est évidemment la présence de Marianne Faithfull, très convaincante lors de ses quelques courtes apparitions.
*confusion avec Le fantôme de Milburn (1981). Le livre de Straub a de toute façon été publié en 1979.