Ghost Theater
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le 24 juin 2017
Avec Ghost Theatre, Hideo NAKATA revient sur le devant de la scène des festivals de cinéma et à son genre de prédilection – le cinéma d'horreur – avec ce remake de son premier film, élaboré comme un hommage au genre giallo.
Qu'il est loin le temps où Hideo NAKATA était le chef de file du nouveau cinéma d'horreur japonais. C'était en 1998 ; une jeune fille aux longs cheveux noirs terrorise le monde entier dans le film qui propulsa son réalisateur au rang de maître de l'horreur : Ring, film culte qui connaîtra par la suite remakes, suites et prequel, sans jamais égaler l'original. Depuis, Hideo NAKATA multiplie les longs-métrages entre le Japon et Hollywood, où il réalise les remakes de ses propres films. On lui doit notamment les purges cinématographiques que sont sa version de la légende de Kaidan en 2007, le troisième épisode de la saga live de Death Note: L, Change The World, en 2007 également, sans parler de la version américaine de The Ring Two en 2005.
Ghost Theatre est un film s'inscrivant parfaitement dans la continuité de la filmographie de NAKATA ; jamais intéressant, jamais excitant, jamais effrayant et provoquant davantage de gloussements que de frissons.
Le film suit la jeune, belle et innocente Sara (Haruka SHIMAZAKI), qui rêve de devenir actrice mais qui se heurte à la dureté du monde du spectacle. Dans Ghost Theatre, les gentils sont gentils et les méchants sont méchants. Aucune nuance n'est à chercher dans les personnages ; Sara restera jeune belle et innocente jusqu'à la fin du film, le méchant salaud – qui a de toute évidence lu Le Méchant Au Cinéma Pour Les Nuls – restera un méchant salaud et la rivale peste restera une rivale peste. Le scénario est extrêmement linéaire et prévisible. Dès qu'une bonne idée pointe le bout de son nez, elle est immédiatement avortée, ne permettant ainsi pas au film de décoller.
L'ennui pèse profondément, et le casting ne parvient même pas à sauver les meubles. Haruka SHIMAZAKI joue extrêmement mal, en particulier la peur (pratique pour un film d'horreur), et n'est cinématographiquement présente à l'écran que lorsqu'elle demeure stoïque. Mais un joli minois ne suffit pas à sauver un film ; l'erreur principale du casting de Ghost Theatre est notamment d'avoir choisi une mauvaise actrice pour jouer le rôle de la mauvaise actrice et une autre mauvaise actrice pour jouer le rôle de la bonne actrice.
La réalisation du film est laide quand elle n'est pas quelconque. Pour un film d'horreur qui se veut un hommage au giallo, on s'attend à de jolis plans, de jolies lumières afin d'installer une ambiance pesante qui jouerait avec nos nerfs. Mais non ; rien n'est fait pour rendre le film stressant ou même simplement intéressant à regarder. Le point culminant de ce bras d'honneur cinématographique se trouve dans l'hommage / plagiat / parodie de L'Exorciste de William FRIEDKIN, qui achève de nous faire comprendre que ce film n'est rien d'autre qu'une mauvais blague.
Depuis quelques années, les films de Hideo NAKATA était relégués à la décoration des étagères de directs to DVD, mais quelque chose de différent se trame avec la sélection de ce Ghost Theatre en festivals. La réponse est à trouver à la fin du générique, où la mention "Projet organisé par Yasushi AKIMOTO" apparaît. Yasushi AKIMOTO, ancien scénariste et producteur de films d'horreur au rabais (on lui doit notamment l'abominable Suicide Song (2007)), est aujourd'hui le producteur du groupe superstar AKB48. On n'est donc on-ne-peut-moins surpris de voir dans le premier rôle de ce nouveau film la jeune Haruka SHIMAZAKI, membre du groupe à succès. Ce n'est pas la première fois que Hideo NAKATA fait appel à une idol pour ses films, puisqu'il avait déjà offert le premier rôle du très mauvais The Complex (2013) à Atsuko MAEDA, issue du même groupe. Nul doute que le contrat a dû être juteux. Tout ce business est d'autant plus cocasse que le film se veut critique vis-à-vis du star-system et des usines à talents qui inondent le marché du divertissement japonais.
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Créée
le 16 sept. 2015
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