Western martien
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Dans le futur, les humains ont colonisé Mars et ont démarré sa terraformation. Là-bas, une équipe de policiers va récupérer un criminel notoire dans un village pour le ramener en ville afin qu’il soit jugé. Mais, arrivés à destination, les policiers constatent que le village est vide. Une partie des habitants ont été massacrés par l’autre, visiblement devenue folle. Les gens sont devenus des barbares scarifiés, ils se sont fabriqués des armes blanches plutôt baroques et fracassent tout le monde. Seuls les prisonniers, à l’écart dans les cellules, ont été épargnés. Parmi eux, une scientifique apporte quelques explications. Dès lors, prisonniers et policiers devront coopérer pour survivre et s’enfuir.
Mais qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-il arrivé à John Carpenter pour qu’il nous ponde cette daube 3 ans seulement après le jubilatoire Vampires ? Ghosts of Mars ressemble au projet d’un groupe d’adolescents filmé le week-end dans leur cave.
Déjà, y a Jason tatane. La présence de certains acteurs au casting prédit la qualité d’une œuvre. Ainsi, Ewan McGregor joue rarement dans des bouses (ah, si, Star wars 1, snif). Nicolas Cage, en revanche, ne joue quasiment que dans des navets (regardez La couleur tombée du ciel pour vous en convaincre). Pour Jason Statham, c’est pire. Et Ghosts of Mars ne dépare pas sa filmographie.
Les clichés pleuvent dès le début de l’histoire. Les femmes sont soit blondes, soit noires. Elles sont plus machos que les hommes, et lesbiennes pour la plupart afin de renforcer la confrontation des sexes. Les hommes sont des gamins (le rookie), des cons (tatane) ou des racailles (cube de glace). L’héroïne traverse l’intrigue avec un jeu à la Dolph Lundgren, roule des mécaniques et des pelles un peu aléatoirement, et se bat comme un pied. Parce que oui, en plus, les combats sont moisis. Les scènes d’actions sont longues et mal faites. Les tirs partent dans tous les sens lors des fusillades sans une once de coordination, les combats au corps-à-corps ressemblent à des entraînements d’art martial par paire sur tatami avec chorégraphies téléphonées, la tactique tient du pogo et on s’emmerde !
Mais qu’a donc voulu faire John Carpenter avec cet immonde mélange ? S’agit-il d’un hymne très maladroit au metal ? Outre la bande-son, les méchants sont des rockers à paillette dans la plus pure tradition Kiss, mais en un peu plus SM. La langue extraterrestre ressemble aux braillements du heavy metal des années 80 ; réécoutez les albums d’Accept et autre Juda Priest pour comprendre ce que je veux dire. Et la bande-son se contente d’envoyer une rythmique basse-guitare avec distors à fond et batterie bruyante sans variation (mais pas de double grosse caisse, hein, on reste dans le heavy). Ou alors, John Carpenter voulait-il donner une explication scientifique aux fantômes, comme SOS fantômes dans le temps ? Parce qu’ici, les possessions sont produites par une espèce de fumée arrêtée par les murs, les portes et la drogue. Rien d’irrationnel, mais plutôt un produit chimique qui rend fou. Et dire que c’est le réalisateur de Fog…
Plusieurs points sont amenés, mais complètement laissés à l’abandon, comme l’espèce autochtone à tête de poisson, la drogue qui repousse la possession, le choix de la cible à posséder, l’atmosphère raréfiée qui ne gêne qu’au début du film. D’autres points sont purement incohérents. D’abord, les flics. Ils sont fringués avec de grands manteaux de skaï malpratiques pour les déplacements, les combats et super chiants à boutonner. Leurs flingues semblent aléatoires (ok pour des fusils à pompe, mais un fusil d’assaut ne sert à rien pour le maintien de l’ordre et même le combat urbain. Où sont les mitraillettes ?) Idem, pas de grenade lacrymogène ni de matraque. Ensuite, les possédés qui se découpent la tronche, c’est rigolo, mais pourquoi ? Ils se fabriquent des armes, c’est bien, et ensuite ? Ah, ils utilisent des explosifs et des véhicules. Alors pourquoi pas les flingues qu’ils trouvent ?!!!
Bref, Ghosts of Mars est le premier des deux vrais ratages que sont les 2 derniers films de John Carpenter. C’est très dommage que le maître de l’épouvante ait si piteusement terminé sa carrière.
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Créée
le 20 mai 2023
Critique lue 21 fois
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