Lorsqu’on regarde une bande annonce, qu’elle nous plait, mais qu’on constate que le film s’est fait défoncer un peu partout, ça a souvent tendance à décourager. Mais moi au contraire, ça m’intrigue encore plus. Allez savoir, je dois aimer sortir des sentiers battus. C’est ce qu’il s’est passé il y a quelques semaines avec le film Ghosts of War (2020). La bande annonce m’a immédiatement emballé, mais le film récolte une sale moyenne de 38/100 sur Metacritic et Rotten Tomatoes. Sur Senscritique, quelqu’un lui a même donné un beau 1/10. Mais qu’importe, si j’ai envie de voir le film, je le regarde, et je m’en fiche menu de l’avis général. Bon, parfois, il s’avère que j’aurais dû le suivre. Mais dans le cas de Ghosts of War, tout n’est pas à jeter, loin de là. Mais alors que la première heure s’avère des plus intéressantes, le film est réellement plombé par une dernière demi-heure qui lui fait perdre toute crédibilité.


Ghosts of War est le deuxième et dernier film en date de Eric Bress qui avait réalisé auparavant le plutôt connu L’Effet Papillon, qui date de 2004. Oui, 16 ans séparent les deux réalisations du bonhomme qui n’est clairement pas des plus prolifique, même si on lui doit également les scénarios de Destination Finale 2 et 4, ainsi que des épisodes de la série Kyle XY. L’envie de refaire un film semblait le démanger et il nous revient donc avec l’histoire d’une escouade de soldats américains durant la seconde guerre mondiale, qui reçoivent l’ordre d’aller prendre possession d’un manoir, occupé auparavant par le haut commandement nazi, et de le défendre coute que coute jusqu’à l’arrivée des renforts car il s’agit d’un point stratégique. Ils trouvent le lieu, s’y installent, mais on nous fait très rapidement comprendre qu’il y a quelque chose qui cloche dans ce manoir. Ils ont l’impression de ne pas être seuls. Ils entendent des bruits, ont l’impression de voir des gens, les flammes des bougies et autres briquets s’éteignent toutes seules, … Ils ont l’impression que le manoir est hanté. Plus les jours passent, plus les manifestations surnaturelles sont nombreuses. Mais comment lutter avec des armes à feu contre des entités qu’on ne voit pas ? Est-ce que tout cela est réel ou est-ce tout simplement le fruit de leur imagination ?
Ghosts of War va reprendre le schéma très classique de la maison hantée en le transposant en période de seconde guerre mondiale afin d’apporter un minimum d’originalité. On va y trouver un bon gros lot de clichés du genre mais, malgré tout, le film reste efficace. Du moins dans sa première heure. Car aux alentours de 1h10, retournement de situation qu’on n’attendait clairement pas (mais vraiment), et le film va se mettre à sombrer, tombant même dans le ridicule dans ses dernières minutes, nous laissant sur une touche amère pas très agréable.


Cette première partie est donc classique mais néanmoins correctement emballée. L’ambiance est des plus sympathiques, parfois un peu malsaine, avec des décors pouvant en mettre mal à l’aise certains (la chambre pleine de poupées). Les couleurs sont volontairement ternes, presque sépia parfois, et visuellement, Ghosts of War s’en sort bien, nous honorant même de quelques très beaux plans. Le film va tenter de jouer sur les jumpscares, mais les effets sont souvent un peu faciles et ne fonctionnent pas réellement, d’autant plus qu’ils sont repérables à des kilomètres. Il joue également la carte du gore, avec parcimonie, et certains plans sont clairement bien craspec. L’ambiance sonore est elle aussi plutôt correcte. La musique n’a certes rien de remarquable, mais elle accompagne bien l’ensemble. Le casting fait le job, bien que certains acteurs soient parfois un peu en dessous, et on s’attache très facilement à certains d’entre eux. Même si certains personnages ont parfois des réactions complètement ahurissantes, lorgnant vers le WTF (le plongeon sur la grenade !?!), les explications de cela nous sont données (ou peuvent être déduites) dans la dernière partie du film qui tire immédiatement tout ce qu’on vient de voir vers le bas.
A partir de 1h10 de film, Ghosts of War va immédiatement lorgner du côté du Source Code (2011) de Duncan Jones. Dans l’absolu, pourquoi pas, mais il s’y prend extrêmement mal dans ses explications et les dix dernières minutes tombent même dans le risible. L’idée de nous surprendre est louable en soi, mais on a l’impression que le film aurait gagné à rester sur ce qu’il nous racontait dans sa première heure plutôt que de partir sur un truc alambiqué pour pas grand-chose. On reste sur ce désagréable sentiment qu’Eric Bress ne savait pas réellement comment mettre un terme à son histoire et qu’il a pondu un truc complètement bâclé. Quel dommage !


Seize ans après L’Effet Papillon, Eric Bress revient avec Ghosts of War, un film d’épouvante mi-figue mi-raisin. Même s’il est loin d’être aussi mauvais qu’on peut le lire ci et là, il est l’exemple même du film sympathique plombé par un final catastrophique.


Critique originale : ICI

cherycok
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le 2 sept. 2020

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