Tandis que certains se démènent pour ramener le grindhouse au goût du jour, d'autres, eux, tentent de faire revivre le giallo, sorte de thriller à l'Italienne, et qui de mieux pour cela que l'éminent Dario Argento ? Malheureusement, c'est souvent ce que l'on attend le plus qui nous déçoit démesurément, et tout comme avec le dernier John Carpenter (The Ward), cet Argento ne déroge pas à la règle. Une histoire d'une profonde débilité, une narration boiteuse, des acteurs peu engagés, un serial-killer d'un ridicule sans nom, voilà le programme qui vous attend.
Comme pour La Neuvième Porte avec Johnny Depp, c'est Emmanuelle Seigner qui s'occupe de jouer le sidekick féminin, comme si elle était la représentante de l'Europe, alors qu'honnêtement, elle fait une fois de plus peine à voir. Adrien Brody, qui est co-producteur (???), s'investit vite fait par moment, et comme d'habitude il sera le seul intérêt de l'oeuvre, car ici, tout est à jeter. La mise en scène est ignoble, tout comme la photo, et il n'y aurait pas quelques acteurs connus, ainsi que pas mal d'hémoglobine, on serait tenté de croire que l'on est en face d'un épisode de Derrick ou de Barnaby, en pire, et surtout en plus chiant.
Bref, Giallo est sans aucun doute le pire film du maître Italien, voire le pire du genre. C'est tellement creux et con qu'il faudra se contenter des quelques scènes de torture pour ne pas piquer du nez, mais même avec ça, on commence à somnoler au bout de la deuxième. La faute à un serial-killer qui ressemble à Rod Stewart, suce une tututte en se branlant devant des photos de femmes mortes, tout en étant affublé d'un bandeau rouge façon Rambo, de quoi se marrer quand même quelques bonnes minutes. On hésitera même à pouffer de rire comme un crétin, lorsque l'on verra la première victime du tueur, une Japonaise, alors que son trait de caractère à lui est d'avoir la peau jaune; à croire que personne ne s'est rendu compte de ce petit dérapage idiot. Enfin nous ne sommes pas à un dérapage près, car celle-ci, ayant survécu, dira lors de son dernier souffle que le tueur est jaune, mais il faudra bien plusieurs heures à notre duo pour comprendre que sa peau est... jaune, et encore bien plus de temps pour comprendre qu'il a une maladie de foie. S'ajoute à cela une nana enfermée dans un coffre, bâillonnée, luttant pour crier, alors que ses mains sont à la hauteur de sa bouche; aie, aie, aie.
On connaissait le torture-porn, instauré par Saw, et auquel Giallo repique quelques trucs, mais ce que nous avons en face de nous est d'un genre inédit, le débile-porn.
Argento a complètement loupé son film, écrit sur un coin de table, et y a ajouté un flic, une nana, un psychopathe, des couteaux de boucher, de la bidoche, un style un peu rétro, et a cru qu'avec ça il ferait un giallo, mais malheureusement il n'a pondu qu'une merde téléphonée et sans intérêt, au goût de chiures que l'on nous aurait fait bouffer et que l'on aurait rechié ensuite.
Pour conclure, à moins d'être curieux, un peu maso, et fan d'Adrien Brody, vous n'aurez absolument aucune raison de regarder cette production qui n'aurait jamais dû exister (même Seigner ne méritait pas ça).
Mention spéciale pour les trois rouleaux de PQ que j'ai dû utiliser pour nettoyer mes yeux de cette merde.
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