« Toujours mentir. Jamais trahir. »
Mensonges, trahison, injustice... Des mots qui font froid dans le dos et qui promettent un vrai bon film pour se changer les idées. Mais en fait, non. Des mots, seulement.
Gibraltar, c’est l’histoire de Marc Duval, expatrié français à Gibraltar, avec sa femme et son bébé. La petite famille possède un restaurant bar qui marche plutôt bien mais pas assez pour sortir la tête de l’eau. Avec l’énorme trafic de drogues qui occupe Gibraltar, Marc se voit proposer de travailler en tant qu’agent d’infiltration pour les douanes françaises. Seulement voilà, quand on commence à tremper entre les cachettes de l’Etat et celles des narco-trafiquants, ça finit rarement bien.
Dis comme ça, l’histoire semble intéressante, et on s’attend à un bon thriller haletant. L’histoire est en effet intéressante. En sortant de la salle, le trafic de drogues de Gibraltar et les magouilles des différents Etats n’ont plus de secrets pour nous. Par contre, pour ce qui est du thriller haletant faudra repasser. C’est lent. L’action n’est soulignée que par la musique, et encore. La musique est d’ailleurs beaucoup trop présente, et emmène même parfois le film vers le pathos, avec les violons dans les moments supposés être tristes. Mais personne ne pleure, parce que du coup, pendant ce moment là, on pensait à autre chose.
Selon moi, le but du film est loupé. Lorsque Marc comprend dans quelle histoire sordide il se retrouve et est en train d’y embourber sa famille, il est trop tard, et se retrouve victime de l’injustice de plusieurs Etats. Pour moi, c’est ça le véritable choc de l’histoire. Pas comment le bel italien s’est fait avoir par le beau barbu, et vice versa. En axant le propos du film sur l’injustice, il aurait à mon avis gagné en intérêt, en action, en rage, en message, et perdu en pathos.
Mais mesurons nos propos, ce n’est pas si mauvais, on ne passe pas un mauvais moment, les acteurs font le taff, la photographie est super belle, c’est bien tourné, et on en ressort moins bête.