Gideon, alias Un autiste magique chez les vieux, conte l'arrivée imprévue de... Gidéon, jeune quinquagénaire souffrant d'un handicap intellectuel/psychique jamais défini, dans un hospice de vieillards amers et tyrannisés par une directrice forcément acariâtre (pensez donc, elle refuse au conseil des résidents de changer de marque de PQ). La simplicité apparente de ce brave homme cache un amour véritable de son prochain et une sagacité revigorante qui saura ramener vie et espoirs chez les forçats du 4ème âge (tous d'anciennes gloires du cinéma américain, dont Charlton Heston avec une fausse barbe bien moche).
Le film offre une expérience cinéphilique différente, clairement dominée par le malaise systématique que génère Christophe Lambert quand il joue le débiloïde ; oui, j'assume ce terme péjoratif car c'est clairement ce qu'on voit à l'écran, un rôle constitué à partir de toutes les itérations précédentes de personnages handicapés (d'aucun ont pu dire qu'il voulait être Rain Man mais qu'il fut finalement Simple Jack). Avec des super pouvoirs, bien évidemment, comme la capacité de faire des prévisions météos ultra précises, de calmer les animaux par le regard, de réciter des grands textes philosophiques (alors qu'il est analphabète) ou de régler tous les problèmes existentiels et relationnels des pensionnaires.
Restent quelques sorties de route étranges comme ce loubard tellement désœuvré qu'il ne lui reste que la pathétique fonction de bully de vieux dans les dinners du coin. Gideon erre donc dans le film à bons sentiments, tire-larme et connecté aux vraies valeurs fondamentales de la vie. A ne surtout pas regarder tout seul, au risque d'en ressortir aussi accablé que les pensionnaires de l'hospice ; mais avec un groupe de joyeux nanardeurs, le visionnage fut très plaisant.