Lasse Hallström réalise ici une œuvre dramatique des plus poignantes. Cette histoire de jeune homme sans vie dont le principal but est de s’occuper de sa famille est peut-être poussive mais néanmoins touchante. Dans le rôle de Gilbert Grape, un Johnny Depp hélas un peu inexpressif, dont on aurait aimé plus de conviction dans le jeu. Face à lui, un jeune Leonardo DiCaprio méconnaissable en attardé mental incontrôlable, bouffant littéralement la vie de notre héros (d’où le titre original du film).
Ajoutez à cela une mère obèse qui fait objet de bête de foire, une petite sœur rebelle et une femme mariée nymphomane et vous obtenez le calvaire de Gilbert, maquillé en un quotidien désarmant. L’arrivée de Juliette Lewis dans sa morne va le distraire du mieux qu’elle peut même si cet aspect romantique et salvateur n’est qu’à peine esquissé. Au final, dire que Gilbert Grape est un chef-d’œuvre serait exagéré mais dire que c’est un navet larmoyant serait de mauvaise foi, le film étant drôle, agréable et sincèrement émouvant.