Giorgino par TheScreenAddict
Voilà un chef-d'œuvre méconnu du cinéma français, entre le conte fantastique gothique, le thriller et la chronique rurale. Un échec commercial monumental lors de sa sortie en salles en 1994 : le spectateur n'était pas prêt à contempler un tel objet d'art. Giorgino, c'est un voyage au bout de la folie, dans les profondeurs obscures de l'âme humaine. Un film monstrueusement beau, un choc visuel, hors-normes, fruit d'une imagination torturée et géniale. Giorgino, c'est le spleen, la mélancolie, la bile noire, l'angoisse, la mort, une exploration tourmentée du traumatisme de la "grande guerre". Dès les premières images, on est littéralement plongé dans un univers cauchemardesque et irrésistible, malade et délétère. La beauté de l'horreur, la beauté du mal. La sortie en DVD en 2007 ne semble pas avoir redonné à cette œuvre injustement boudée la place qu'elle mérite au panthéon des splendeurs de notre patrimoine cinématographique. Toujours est-il que 15 ans après sa sortie, Giorgino a su conserver son aura de mystère et une puissance d'évocation sans précédent. Un diamant noir, comme un poème de Baudelaire mis en images. Trop noir pour certains...