La fille d'à-côté est un film facile. Dans le sens qu'on arrive sans mal jusqu'à la fin en en profitant avec un plaisir coupable, mais qui laisse ensuite un goût amer. Film facile sur une fille facile ? Oui exactement, car malgré la performance convenable d'un Emile Hirsch, on assiste ici aux pires clichés sur la condition féminine qu'on peut voir : la bombasse pornostar, qui profite de sa plastique pour dominer un petit jeune homme vierge, pas encore « sali » par l'univers pervers dans lequel elle évolue.
De bout en bout, la fille d'à côté du titre est présenté comme une victime, et dès qu'elle en aura fini avec son rôle de séductrice du début, sera mise au second plan, deviendra l'accessoire potiche, pour laisser la place au jeune branleur, qui malgré toute son immaturité, s'en ira la sauver.
Le ton du film est à l'American Pie, et s'il en restait là ça irait encore, mais le gros problème c'est qu'il a la prétention d'avoir un message sérieux, c'est-à-dire une projection dans le milieu du porno. Et il n'est, bien sûr, pas du tout à la hauteur, et s'en va explorer les pires clichés que les parents bourges et conservateurs américains se font du milieu X : des mecs beaux gosses exploiteurs et corrompus, et des belles meufs blasées et abîmées.
Il n'y a sans doute peu de film américain qui présente la chose d'une façon aussi faux-cul et racoleuse dans le pire sens du terme : sans avoir l'once d'une idée de la réalité des choses. La fille d'à-côté est un film comfortablement visionnable, puisqu'allant dans le sens de tout ce que le lecteur de tabloïde peut attendre de lui, mais tout comme dans un tabloïde, le message qui est passé est à gerber.