2015 aura été une année riche en slashers, avec l’Australie qui nous a balancé il y a peu son extrêmement brutal Charlie’s Farm, et les canadiens ce GirlHouse, bobine où un web reality show porno devient le terrain de jeu de LoverBoy, dont l’esprit faible et le rejet de la part du beau sexe en ont fait un maniaque bien décidé à se venger de celles qui l’ont dénigré.
Ce qui suscite d’abord la sympathie, c’est le choix de l’acteur incarnant LoverBoy, Slaine, rappeur US qui commence à se faire un nom, en particulier suite à ses rôles dans The Town, Gone Baby Gone et Killing Them Softly. En terme de patibulaire il colle parfaitement au personnage, donnant tout de suite moins envie de l’interpeler dans la rue pour lui demander un autographe. À cela on ajoutera certains de ses morceaux phares utilisés dans la bande-originale, permettant à la bobine de s’assurer un minimum de public. Puis, il y a ce désir des réalisateurs Jon Knautz et Trevor Matthews de nous servir un produit simple et qui ne fait pas dans la dentèle. Vous voulez voir des filles se faire éventrer ? Vous verrez des filles se faire éventrer. Beaucoup.
Malheureusement ça patine, aussi, beaucoup. Il faut attendre une très longue heure que le massacre débute enfin, condensant le tout en à peu près trente-cinq minutes. On a bien une introduction nous faisant découvrir un passage important de l’enfance de LoverBoy, où le jeune grassouillet se faisait railler, et ayant amené à son premier meurtre. Puis l’on se tape tous les poncifs les plus agaçants des slashers, même l’amourette entre l’héroïne étudiante et du gars qui l’aidera par caméra interposée y est placée. En somme on assiste à une redite de l’un des Halloween, et pas le meilleur, Halloween: Résurrection. En effet, il passait déjà par un reality-show où un nerd envoyait à l’héroïne des sms pour la guider et lui permettre de s’en sortir. On retrouve même l’appel à la police, et évidemment l’incapacité de pouvoir leur communiquer l’endroit, rendant le problème inextricable.
Le pire, c’est que l’autre argument de la bobine, à savoir le sexe, reste d’un timide affolant. Voir des étudiants baver bite en main devant leurs écrans à regarder une nana en string/soutif et décrire ça comme étant ce qu’ils ont vu de plus fabuleux n’aide pas à donner une crédibilité à l’ensemble; autant se rabattre sur American Pie, vous en verrez beaucoup plus !
Comme si cela ne suffisait pas, la crédibilité est davantage corrodée par une partie liée à l’informatique totalement idiote. LoverBoy est un hacker de génie, et le meilleur pote du héros aussi, en terme de probabilités nous sommes dans le paranormal, et évidemment tout ce que vous verrez défiler sur les moniteurs ne suit aucune logique informatique.
En définitive, et c’est tout ce qui rattrape l’ensemble, c’est la présence de Slaine et une dernière partie où le sang coule à flot et ressemble à un sympathique train fantôme où les meurtres s’enchainent.
GirlHouse n’est pas le slasher que nous attendions. Très mou, le métrage s’attarde sur des points de narration inutiles, dont l’amourette, et ne s’exprime réellement que dans sa dernière partie, efficace et à l’opposé du reste. Pas non plus à jeter à la poubelle, il n’en reste pas moins un slasher anecdotique.
Critique