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Cela faisait un moment que je ne l'avais pas revu. Entre temps j'ai découvert Spartacus (1960) et La Chute de l'Empire romain (1964).


Forcément aujourd'hui je réalise qu'ils ont été une source d'inspiration primaire pour les scénaristes, surtout le 2e film. Néanmoins les similitudes outre l'ouverture et la fermeture restent limitées. Ridley Scott a surtout puisé son inspiration à travers l'imagerie populaire de l'antiquité avec comme base le tableau Pollice verso (1872) de Jean-Léon Gérôme, cette œuvre étant à l'origine de beaucoup de représentations de la période. Si l'Histoire est naturellement romancé dans un support filmique les scénaristes n'ont pas oublier la base historique en partant de L'Histoire Auguste source biographique de référence pour toute l'historiographie sur l'Empire romain.


Ancien étudiant en histoire et étudiant à fond le fonctionnement complexe de cette période dans le cadre de ma préparation au CAPES, j'ai aujourd'hui un recul par rapport à l'historicité de se support (costumes, événements, ...). Mais je reste bon spectateur. Cela fait longtemps que j'ai compris que les films "historiques" font indéniablement des choix pour rendre l'ensemble spectaculaire ou servir la vision d'un auteur, à l'image de toutes les adaptations littéraires sont monnaies courantes aujourd'hui.


Est-ce que je trouve le film toujours aussi bon avec ce recul. Eh bien oui. J'ai même découvert des trouvailles et idées assez intéressantes disséminées dans le film que ne me sautaient pas aux yeux avant. Là j'ai découvert des référence dans les dialogues à la peste antonine (165-190), réelle épidémie qui a fragilisé la démographie de l'Empire en cette fin de IIe siècle. Et puis j'ai trouvé un détail visuel : au dessus de l'arène des premiers combats il y a des oiseaux charognards qui volent. Ce sont des détails que j'ai bien remarqué avec ce nouveau visionnage.


Maintenant place au commentaire critique habituel :


Oui Russell Crowe (lauréat de l'oscar du meilleur acteur) interprète avec un charisme fort son personnage de Maximus, héros vertueux par excellence. Dommage que sa carrière n'ai pas suivi derrière. Joaquin Phoenix (nominé à l'oscar du meilleur second rôle) campe un Commode immature et sanguin, à l'image du personnage historique qui préférait se déguiser en Hercule, combattre dans l'arène et signer une paix avec les Germains en 180. Connie Nielsen a aussi un personnage fort en la personne de Lucilla, femme fidèle aux idéaux de son père Marc-Aurèle, l'empereur philosophe. Ce dernier personnage est campé par le sage Richard Harris, un comble pour celui qui a vu ce rôle lui échapper pour le film de 1964 au profit de Alec Guiness (comme quoi ce n'est pas un hasard). Oliver Reed (Proximo) décédé pendant le tournage livre aussi une prestation très incarnée. Djimon Hounsou (Juba), Derek Jacobi (sénateur Gracchus) et Tommy Flanagan (Cicéron) font aussi le café.


Oui les scènes de batailles sont spectaculaires (la scène d'ouverture du film dépassait déjà celle de Il faut sauver le soldat Ryan). Avec Ridley Scott on est habitué. Je pense que nous ne sommes pas près pour celle de son Gladiator 2 qui promettent d'être les plus grosse de l'Histoire du cinéma. Néanmoins par moment je trouve ces scènes aujourd'hui brouillonne (la caméra tremble beaucoup) et confuses. La caméra bouge beaucoup. Aujourd'hui je trouve qu'il y a un peu trop d'effets de ralentis pendant ces scènes d'action. A l'inverse je trouve que les scènes dans les arènes plus lisibles avec des mouvements de caméra plus élégants permettant de mettre en valeurs les décors monumentaux savamment couplés aux effets visuels (recomposés par l'Oscar). Il y a un par ailleurs un très beau plan au début du 2e combat de Maximus dans le Colisée synthétisant ces plus beaux effets qui donne l'impression de voir un tableau.


Ridley Scott n'a pas fait les choses à moitié pour les décors en exploitant Bourne Woods (forêt incendiée exprès par le réalisateur rendant ainsi service à la Commission des forêts du Royaume-Uni), les Studios Atlas (Ouarzazate au Maroc) et surtout la ville de Malte (où une réplique d'un tiers du Colisée a été construite). Les costumes/accessoires aussi font très bien l'affaire pour un film du genre.


La magnifique photographie du film alternant entre les couleurs bleutées et chaudes contribue à donner les tonalités dans l'histoire. Elle est vraiment magnifique. La musique majestueuse écrite par Hans Zimmer est instantanément culte et préfigure déjà avec certaines mélodies ses compositions future sur Pirates des Caraïbes. Les chants de Lisa Gerrard sont divins. Ils donnent envie d’imiter Maximus passant sa main dans un champ de blé.


Le genre péplum était en perte de succès après les 1960s. Ce film est la renaissance de son genre au début du XXIe siècle ouvrant la voix pour une ribambelle de rejetons plus ou moins bien réussis. Depuis Gladiator est considéré comme un modèle, ce sur quoi je suis d'accord. A ce jour il n'a jamais été égalé. Mais je ne trouve pas pour autant que ce soit un chef d’œuvre, mais je l'apprécie toujours autant. Je pense que si ce film fait consens sur ce point c'est c'est parce qu'il est histoire de vengeance, une chose assez universelle. Mais ce récit est tellement bien mis en image par Scott qu'on ne peut pas bouder son plaisir. Je vais de ce pas me plonger dans la version longue pour voir si elle apporte quelque chose de plus par rapport à la version cinéma.

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