Une suite tardive et improbable qui avait de quoi laisser perplexe, encore plus après avoir vu la bande annonce, d'une démesure et d'un mauvais goût affligeants. Envisager une suite à un chef-d'œuvre comme Gladiator était une gageure, mais le film n’a malheureusement pas su transformer cette audace en réussite. J'espérais malgré tout une bonne surprise, hélas le visionnage n'a fait que confirmer que cette suite ne se justifiait pas et qu'il n'y avait aucun projet scénaristique solide à l'origine.
L'histoire peine à convaincre et toute l'aura mystique si envoutante du premier volet s'est évaporée. Le scénario reprend bêtement le schéma narratif de son ainé en y ajoutant des rebondissements grossiers et tirés par les cheveux, en résulte une intrigue pas franchement captivante et qui se retrouve complètement écrasée sous le poids des références forcées au film original. En lieu et place d'une nouvelle aventure ou d'une réflexion inédite, le film s’enlise dans un fan service répétitif, sans âme et souvent maladroit.
Certes, le générique d’ouverture appuyé par la musique transcendante de Hans Zimmer réveillent la nostalgie, et la photographie toujours soignée de Ridley Scott apporte du cachet à l'ensemble. Mais ces rares atouts ne suffisent pas à masquer les invraisemblances, les anachronismes, et les effets numériques trop visibles qui nuisent à l'immersion.
Paul Mescal n'a évidemment pas le charisme magnétique de Russell Crowe, rendant l’identification au héros plus difficile là où elle était si forte dans Gladiator. Quant à la distribution secondaire, seule Connie Nielsen tire son épingle du jeu grâce à son élégance naturelle qui semble insensible aux affres du temps.
En somme, Gladiator II échoue à capturer l’aura envoûtante de son prédécesseur et ne parvient ni à justifier sa propre existence ni à enrichir suffisamment l'héritage de l'original. Même si ce n'est pas catastrophique, il s'agit d'une suite dispensable, qui laisse un goût de superflu et qui ne peut que décevoir les fans du péplum culte de 2000 qui avait su ressusciter un genre avec brio.