Plus de vingt ans après le chef-d'œuvre de Ridley Scott, Gladiator 2 débarque enfin sur grand écran. Avec l’héritage du premier film, les attentes étaient immenses… peut-être un peu trop. Entre des images intéressantes et un scénario bancal, voici ce qu’on peut en retenir.
Un remake déguisé en suite
Dès le début du film, on a l’impression de revoir Gladiator 1. Les 30 premières minutes reprennent quasiment la même structure, mais sans la profondeur ni l’émotion du premier opus.
La tristesse du héros face à la mort de sa femme peine à toucher autant que celle du premier film. Dans Gladiator, la femme et l’enfant de Maximus étaient des innocents, tués de manière cruelle et injuste, ce qui rendait sa vengeance poignante et légitime.
Ici, la femme du héros est une guerrière qui choisit de risquer sa vie au combat. Sa mort, bien que tragique, semble logique dans son contexte, et ne provoque pas la même empathie. Ce choix scénaristique affaiblit la profondeur émotionnelle du film dès le départ.
Quant à l’histoire de vengeance du héros, elle démarre avec des promesses mais s’effondre vite. Il traque Acacius pour finalement abandonner ses motivations lors de leur combat dans l'arène. Puis il va chercher à détrôner le grand méchant de l'histoire Macrinus. J'ai ressenti un sentiment de frustration suite à ce revirement de situation. (prévisible)
Pire encore, le film ne réussit pas à s’imposer comme une vraie suite. On aurait aimé suivre Lucius, le jeune garçon du premier film, devenu adulte. Mais au lieu de ça, le film s’éparpille. On passe 30 minutes à suivre Acacius, 45 minutes avec Macrinus, et on finit par s’y perdre. Les liens entre les différentes intrigues sont flous, et le saut dans le temps entre l’enfance de Lucius et les événements actuels est à peine évoqué. Résultat : on ne comprend pas vraiment où le film veut nous emmener.
Des méchants sans charisme
Là où le premier Gladiator brillait grâce à Commodus, un méchant complexe et charismatique magnifiquement bien joué par Joaquin Phoenix, Gladiator 2 nous sert deux empereurs caricaturaux et ridicules. Plutôt que d’inspirer la crainte ou le respect, ils sont agaçants, improbables et débiles.
Requins et singes : on frôle le ridicule
Les idées absurdes ne manquent pas. Mettre des requins dans un Colisée inondé ou des singes (futuristes?) dans l’arène ? Sérieusement ? Ces choix, sans doute faits pour ajouter du spectaculaire, tombent complètement à plat. Au lieu d’enrichir l’histoire, ils brisent l’immersion et font basculer le film dans de la science fiction.
Heureusement, c’est beau
Si Gladiator 2 est décevant sur le fond, il reste bien sur la forme. Les décors sont magnifiques, les costumes travaillés, et certains plans sont vraiment spectaculaires. La direction artistique est clairement l’un des points forts du film. Heuresement vu la somme colossale déboursé pour réalisé ce fillm.
Mention spéciale au générique d’ouverture, qui est une vraie réussite. Avec une mise en scène magistrale du premier opus tout en peinture et la bande son parfaite, il donne le ton dès le départ… dommage que la suite ne soit pas à la hauteur.
En résumé
Gladiator 2 laisse le spectateur sur sa faim. Visuellement, c’est beau, mais côté scénario, ça manque d’âme et d’émotion. Le film s’égare dans des choix discutables et des intrigues mal ficelées. Les fans du premier opus risquent d’être déçus : cette suite ressemble davantage à un remake maladroit qu’à une vraie continuation de l’histoire.