Dans les tréfonds de la déception cinématographique, Ridley Scott persiste à agiter son flambeau de rancœur, nous aspergeant le visage d’un blockbuster qui frôle l’insipidité caractéristique d’une production Netflix. Le dédain artistique que ce réalisateur semble nourrir après l’épisode tiède de « Napoléon » se traduit encore dans cette œuvre. Si le prélude de cette saga laissait entrevoir un semblant d’ambition créative, ce nouveau chapitre n’est rien moins qu’un affront flagrant, une parade grotesque d’impostures visuelles. Des scènes qui auraient dû être capitales se muent en caricatures risibles, à l’image de Macrinus écartant deux sots, événement aussi tragique que burlesque.
Nous voici donc spectateurs d’un impressionnisme hypocrite ; loin de chercher à nous captiver par la beauté des images, le film se complaît dans un excès de technologie numérique, produit d’une industrie vorace qui s’abreuve de l’énergie de milliers d’âmes. Cette frénésie se traduit par une qualité visuelle douteuse, où même la CGI, surtout dans la représentation des animaux, flirte avec l’invraisemblable.
Le film tente vainement de titiller la nostalgie mais il échoue à émouvoir. ET tout particulièrement ceux comme moi qui ont découvert le premier opus trop récemment pour être dupés. Au lieu de cela nous sommes confrontés à un simulacre de cinéma, une farce infantile destinée à séduire un public juvénile au risque de sacrifier toute intelligence narrative. C’est un film aux antipodes de l’ingéniosité, un véritable hymne à la médiocrité, pensé pour divertir sans élever..