Les probabilités pour que j’aime ce film étaient exactement de zéro.
Comme beaucoup, je n’ai été que peu convaincu par le CV récent de Ridley Scott.
Je l’ai été encore moins il y a un an lors du visionnage de son Napoleon qui au delà de son exactitude historique comparable à Papy fait de la Résistance, était une purge visuelle avec des personnages inintéressants au possible.
Aussi je dois reconnaître, cette fois ci me mettant dans la minorité, que je ne suis pas parmi les adorateurs du premier Gladiator qui est pour moi un revenge movie beaucoup plus basique et plat que ce que la postérité en a gardé et qui n’est tiré vers le haut que par la présence de Russell Crowe.
Enfin la tendance d’Hollywood à refaire au cours de suite la copie exacte et conforme des prédécesseurs comme en témoigne l’autre production Ridley Scott de cette année me donne tous les jours encore un peu plus envie de mettre fin à mes jours à coup de lasagnes Findus.
Donc Gladiator 2, 7/10.
Premier constat: le film est BEAU.
Les 300 millions de dollars se sentent à l’écran: que ça soit sur les décors, sur les VFX (mis à part UNE scène qui a déclenché l’hilarité générale mais je ne spoilerai rien), les costumes ou la photo, la Paramount a dépensé sans compter.
Les plans sont riches même dans des scènes de combat pour une fois sans les pétages de plombs habituels de Scott sur l’obturateurs.
Deuxième constat: le scénario ne refait pas Gladiator premier du nom.
Oui il y’a des personnages en commun, oui c’est encore le même pitch d’un homme devenant Gladiateur contre son gré.
Mais la comparaison s’arrête ici et l’intrigue sans pour autant être un modèle du genre, a le mérite d’explorer un autre schéma dramatique beaucoup moins linéaire et ne s’abaisse pas à faire de la copie basique du précédent.
C’est aussi adroitement dialogué tout en donnant l’espace à ses multiples personnages pour évaluer et éviter de rester uni dimensionnel.
Sur ce plan, mis à part Denzel Washington qui fait sans surprise du Denzel Washington, le casting ne démérite pas.
Pedro Pascal est bon comme à l’accoutumée, Paul Mescal qui sans avoir la même aura charismatique que Crowe arrive progressivement au cours du film à s’imposer avec sa propre identité.
Et surtout Connie Nielsen rend sa Lucilla touchante là où ça n’aurait pu être qu’un role fonction oubliable.
On est fondamentalement sur le film de l’anomalie: que ça soit pour la filmo de Ridley Scott ou pour Paramount qui malgré ses comptes dans le rouge met le paquet pour faire une suite que personne ne réclamait et mais qui a la fin de ses 2h20 repart avec le mérite de son existence.
Dans un contexte industriel cinématographique moins accro à la formule et aux schémas safes ca serait un divertissement honnête.
Mais peut être que pour cette fin d’année 2024 dans la géographie actuelle du blockbuster, Gladiator 2 mérite sa couronne de laurier.