Ridley Scott parcourt bientôt 50 ans de cinoche. Avec des (très) hauts et des (très) bas. Une volonté forte à chaque fois : questionner l'humanité dans un film divertissant. Car faire de l'argent, ça n'est pas sale. Et ça donne les moyens de faire ce qu'on veut.
Parmi les thématiques récurrentes, que citer ? La survie de l'homme en milieu hostile, évidemment ; Le pouvoir menant nécessairement à son abus. Ridley Scott est sans doute ce qu'il convient d'appeler un anarchiste : tout est affaire de savoir naviguer dans des eaux troubles OU d'être un peu plus fort que les autres. Ici, M. Gladiator, deuxième du nom, est un peu des deux, mais sans ambition autre que sa vengeance. Et son maître sur les 3/4 du film, sait naviguer en eaux troubles, sait manipuler.
Le film est divertissant. Il est dommage que les 10 premières minutes me semblent les plus spectaculaires de tout le film. L'attaque navale est plutôt réussie. Mais courte. Je vous dois la vérité : depuis Game of Thrones, je n'ai pas retrouvé de batailles dignes de ce nom. De celles qui sont étouffantes, qui vous laissent en tension, desquelles des sujets épineux sont sensés être traités. J'espèrais en Gladiator ce genre de bataille. Or, dans les arênes, elles sont souvent décevantes. Un goût de trop peu. Ou de trop (les requins, avec effet numérique discutable).
Et que dire des acteurs ? Tout le monde trouve Pedro Pascal incroyable. Disons qu'il est charismatique. Tout le monde trouve Denzel Washington génial. J'aime beaucoup cet acteur, mais là, il cabotine. Il surjoue l'homo. C'est "divertissant", mais c'est trop. Paul Mescal développait plus de charisme dans Normal People.
Finissons-là. J'ai mis 7 sans doute par faiblesse. Ce film ne vaut peut-être que 6. D'autant que mes valeurs pourraient me faire déplorer qu'un héritier de sang noble finisse par un esclave affranchi homosexuel. Mais Rome, ce miroir de notre civilisation, pouvait-elle proposer autre chose ?