On peut regarder un film, et l'apprécier, pour une simple et unique raison : son acteur / actrice principal(e). "Gloria Bell" est l'exemple parfait d'une œuvre qui ne présente absolument aucun intérêt si ce n'est de contempler la magnifique Julianne Moore, l'une des plus grandes actrices de sa génération, et ce d'autant qu'elle est de tous les plans.
Julianne nous charme, nous émeut, nous fait rire, nous bouleverse. Elle est vraie, elle est en fait trop, elle en fait trop peu. Elle est nue, elle est vêtue. Elle baise, elle danse, elle rit, elle pleure, elle marche, elle court, elle dort. Elle tire à la carabine de paintball, elle boit, elle drague, elle rêve, elle regrette, elle espère, elle se désespère. Elle met ses lunettes, elle enlève ses lunettes. Elle conduit, elle mange, elle chante. Et tout cela fait un film, ou mieux encore : du Cinéma (qui, rappelons-le, pour paraphraser Godard, est avant tout une excuse pour filmer de belles femmes...).
Il paraît que c'est Julianne qui a voulu à tout prix produire "Gloria Bell" et plus ou moins "forcé" Lelio à réaliser un remake de son propre premier film, que tous déclarent bien supérieur. C'est possible, mais vu l'inanité d'un scénario qui ne fait que décliner gentiment des poncifs, vu la mise en scène d'une discrétion certes élégante mais tendant vers l'insipide, et vu qu'il n'y a pas Julianne Moore dans l'original, je me contenterai de cette version-ci de "Gloria Bell".
Ah, au fait : je hais la musique populaire des années 80, et j'ai beaucoup souffert de l'accumulation de ces chansons ridicules supposer être sur-signifiantes quant aux états d'âme de Gloria. En fait, peut-être bien que si Lelio avait utilisé la chanson des Them pour clore son film, celui-ci m'aurait autrement plu, qui sait ?
[Critique écrite en 2019]