Le cinéaste chilien Sébastian Lelio est un expert pour dresser des portraits, et notamment de femmes et le prouve à nouveau en réalisant avec ce Gloria Bell un remake d'un de ses propres long-métrage de 2013 Gloria. Il dessine avec beaucoup de finesse, de sensibilité le quotidien sur plusieurs mois d'une quinquagénaire californienne vivant seule malgré qu'elle possède une famille et des amis. Si le récit n'est pas extrêmement original, l'auteur réussit à élaborer un caractère, des situations intimes et chose remarquable grâce à sa façon de diriger Julianne Moore à nous faire savoir ce qu'à en tête le personnage. La façon de filmer de Lelio est reconnaissable, ce qui n'est pas souvent le cas dans ce genre là notamment lors des scènes ici dans la discothèque, ou des réceptions ou encore à Las Vegas avec son apport de lumières artificielles dans les tons violet, rouge ou bleu essentiellement. Julianne Moore est le choix parfait pour ce type d'héroïne qu'on suit sur une période de sa vie, elle a toujours été très à l'aise dans ce registre du portrait.