Excellente surprise que ce sobrement intitulé Go, sorte d'humble petit frère de Pulp Fiction sorti quatre ans plus tôt. Doug Liman, avant les grosses machines maîtrisées que seront La mémoire dans la peau ou Edge of tomorrow, donne une réelle identité à son film qui se présente comme une relecture à la sauce teen-movie de l'ovni de Tarantino, dont il reprend la structure éclatée.
Ce principe de revivre plusieurs fois un même déroulé d'évènements via la subjectivité de personnages multiples, Liman semble dans un premier temps ne vouloir l'employer qu'à des fins ludiques. Il remporte ce premier pari avec un récit au rythme frénétique, mis en scène avec un grand dynamisme dans l'action et qui offre la profusion de révélations jubilatoires permises par son procédé de narration.
Mais la botte secrète du cinéaste est bien de brosser dans le même temps le portrait de jeunes loups en recherche d'eux-mêmes, avec une sensibilité et une compréhension naturelles que n'aurait pas renié un John Hugues (Breakfast Club est d'ailleurs cité dans le film).
L'on se surprend dès lors à constater que ce dédale temporel est la personnification des choix impulsifs et immatures de ces personnages immédiatement attachants, dotant sa mécanique parfaite d'un vrai cœur palpitant. Une pépite totalement inattendue.