Projet atypique que ce "Goal of the dead", mis en chantier par le producteur de "La horde", Raphaël Rocher, et le scénariste Nicolas Peufaillit. Diffusé dans une poignée de salles sur Paris, suivit d'une tournée en Province avant une exploitation en vidéo, le film tente de réunir deux mondes apparemment opposés: le film de zombie... et le foot. Devant "l'ampleur" du délire, le producteur et ses scénaristes décident de couper le film en deux segments, en deux mi-temps, la première étant mise en scène par Benjamin Rocher, la seconde par Thierry Poireaud.
C'est bien joli tout ça, mais à l'écran, c'est une autre paire de manches, les instigateurs n'ayant visiblement pas compris que le concept de double programme fonctionnait avec deux histoires totalement différentes, et non pas avec un récit étrangement coupé en deux. Ajoutez à cela un loooooong générique de fin pour le premier métrage nous récapitulant ce que l'on vient de voir, ainsi qu'un résumé de cinq bonnes minutes avant la deuxième partie, et vous aurez une petite idée de la longueur de la chose, interminable au possible.
Car non content d'étirer à outrance ce qui aurait put tenir sur une heure et demie (voir vingt minutes), les duettistes Rocher et Poireaud loupent chacun des aspects de leur long-métrage respectif. Héritant d'une longue mise en place, Rocher ne sait pas trop quoi filmer et noie le spectateur sous une avalanche de poncifs et de personnages insupportables, de gags pas drôles, en attendant que son pote ne fasse péter l'action au cours d'une seconde partie absolument navrante.
Aussi bien raté dans l'horreur que dans la comédie, limite puant envers les petites villes et désespérément long, "Goal of the dead" ne risque pas de réconcilier les distributeurs déjà frileux avec le cinéma de genre, et démontre malheureusement qu'il n'y a pas besoin d'être une comédie franchouillarde bourrée de thune pour se planter lamentablement.