God Bless America (2012) va vous faire l’effet d’un électrochoc tant le film s’avère tellement amoral et au combien politiquement incorrect. Un trop plein de violence véritablement jouissif et qui n’en reste pas moins drôle par son humour noir qu’il distille avec brio. Le film met en scène un américain moyen, sans travail et qui découvre qu’il se meurt à petit feu d’une tumeur au cerveau. A côté de ça, il commence à ne plus supporter le monde dans lequel il vit, il ne le reconnaît plus et n’aime clairement pas ce qu’il est devenu. L’Amérique d’aujourd’hui avec son flot d’immondices aussi bien à la télévision ou à la radio, Frank fini rapidement par sombrer dans une routine et dans une dépression, jusqu’au jour où il éprouve du plaisir en assassinant une adolescente héroïne d’un reality-show (où une lycéenne pourrie gâtées fête son anniversaire avec budget illimité. Insupportable, cette dernière fait sa peste face caméra, boudant le cadeau d’anniversaire de ses parents, regrettant de ne pas avoir eu le 4x4 tant espéré). Rapidement rejoint par Roxy, une ado qui était dans la même école que la gamine qu’il a froidement assassiné. Elle trouve en lui un héros avec qui elle va se lier d’amitié, tous deux s’engageant alors dans une croisade où, lourdement armés, ils vont décimer tous ceux qui, à leurs yeux, représentent le pire de ce que l’Amérique a engendré (héros des reality-show et autres télé-réalité). Bob Goldthwait prend alors un malin plaisir à représenter (avec beaucoup de réalisme) les dérives de certaines émissions du type "My Super Sweet 16", rebaptisé en France par "Mon Incroyable Anniversaire" sur MTV ou encore "American Idol" rebaptisé "Nouvelle Star" en France, en passant par le célèbre site TMZ.com qui prend un malin plaisir à raconter l'actualité (et surtout les dérives) des stars (aussi bien du petit que du grand écran). Une violente charge envers la société de consommation et les médias US, où malgré toute cette décharge de violence, il faut bien admettre que Bob Goldthwait exauce ce que nous n’aurions jamais pu faire dans la réalité, comme mettre un terme aux hurlements d’un nourrisson ou à des ados bruyants dans une salle de cinéma (qui n’a jamais eu affaire à de sombres crétins mangeant bruyamment leurs pop-corn ou s’amusant avec leur téléphone ?), sans oublier ses insupportables participants des télé-crochet. Corrosif, irrévérencieux mais tellement drôle, véritable pamphlet d’une Amérique écervelée, admirablement interprété par un sympathique duo (Joel Murray & Tara Lynne Barr), nous rappelant sans le moindre doute Super (2010) de James Gunn (pour le tandem) et Chute libre (1993) de Joel Schumacher lors de certaines séquences.
► http://bit.ly/CinephileNostalGeek ★ http://twitter.com/B_Renger ◄