Un peu long, mais divertissant.
Je ne connais rien au gambling movie, j'avais juste envie de voir un film hongkongais avec Chow Yun-Fat qui ne soit pas un John Woo.
"God of Gamblers" a la marque du cinéma hongkongais période "Syndicat du crime" : on y trouve des yachts, des myriades de truands, des ralentis, des morts, un peu de pathos, et une intrigue façon drame bourgeois à base d'amnésie.
Ko Chun, "dieu des parieurs", dont on ne connaît pas de photo sauf une montrant sa nuque, est approché par un patron de casino qui lui demande de défier un autre parrain pour rafler un casino (si j'ai bien pigé). Il perd la mémoire, à cause d'un piège stupide posé par un truand minable, Knife (Andy Lau). Il garde ses capacités intuitives de joueur virtuose, mais a la personnalité d'un gamin de 10 ans.
On reconnaît la trame du "Syndicat du crime 2", mais le scénario réserve tout de même quelques surprises, et tout ne se termine pas bien. La troupe de minable (la fille escort girl, le retardé, Knife) est assez attachante. Les scènes d'action sont bien chorégraphiées, et si elles sont moins outrancières qu'un John Woo, elles restent quand même invraisemblables. Il n'y a pas que du gun-to-gun, et ça c'est bien. On retiendra une scène de combat sur des échafaudages en bambou, très drôle, avec un Andy Lau déchaîné, narguant ses ennemis avec des mimiques de singe. Le petit numéro de Chow avec le couteau papillon. La fusillade dans le parking souterrain.
Mais le gros morceau, bien sûr, ce sont les paris, où chaque fois on se dit que Ko Chun n'a aucune chance de s'en sortir, sauf qu'il arrive à tout retourner à son avantage. Le numéro avec les dés du début annonce bien la couleur. J'avoue ne pas chercher à suivre de près les phases de jeu, qui ne m'intéressent pas.
Ce que ce film m'a révélé, au final, c'est le talent comique de Chow Yun-Fat : le cinéma d'action mis de côté, cet acteur a énormément de point commun avec un Cary Grant, mêlant comme personne le côté beau gosse fantasiste et le côté comique.