Encore un film dont on fait une éloge suprême car il est expérimental. Oui, ce film est beau, et alors ? Est-ce la seule chose attendue d'un long métrage de 2h30 ?
Un film qui pique un petit peu dans la sauce D'Ordet (1955). En tout cas, le personnage central en a les traits. Un film également Danois. Le thème reprit semble le même au premier abord, une forme de puratanisme décortiqué et discrédité. Une fois cela dit, il n'y a plus rien à dire...
Nous vivons un "LONG" moment de contemplation infini, presque à l'allure des films de Terrence Malick. Un choix de format aussi violent dans sa découpe que le caractère du personnage principal égocentrique. Nous pouvons admirer ici et la un mariage entre la photographie et le film. Mise en scène photographique. Art de la décomposition qui renvoie à la nature éphémère de l'homme.
SAUF QUE : Il est difficile de ressentir de l'empathie pour qui que se soit ! Ou peut-être une jeune fille apparaissant brièvement ici et là, pour donner un peu de douceur à cette torture psychologique. ( 2h30 de non-dits)
Une grande lassitude liée tout d'abord à l'incompréhension du but du personnage central. Soit disant pasteur... Il parle peu de son dieu, se conduit très bizarrement pour une personne pieuse. Où a-t-il appris ?
Nous voici face à un garnement frustré, plein de caprice. Plutôt semblable à un petit utopique qui s'aventure pour la première fois hors du nid et qui comprend que la vie n'est pas un conte. Le voici, fœtus né à la réalité.
Nous avons plus coeur de comprendre les antagonistes qui eux ne cachent pas la vérité de leur âme. Ils sont ce qu'ils prétendent être.
Une tendance homosexuelle inavouée qui tourne au vivinaigre, une histoire d'amour insensé au scénario. Une haine infondée. Les personnages sont peu creusés, comme la manière dont est filmé la nature, préfabriquée par le filtre de son format.
Oui, c'est beau ok. Ça casse pas trois patte à un canard. Film qui se veut prétentieux de part son esthétique... pas de scénario crédible, mauvais découpage des scènes. Autant aller le voir dans une galerie d'expo.
Le silence et la contemplation y seront mieux apprécié, qu'un film en salle qui n'assume pas son scénario...
Quelle frustration !