Pas encore remis du visionnage du Film Les Huit Montagnes, je décide d'aller voir le très recommandé Godland. En tant que voyageur et photographe "amateur", je ne pouvais être que conquis. Quelle cruelle déception. Oui, c'est esthétiquement magnifique. Le choix du format, le pilier du film, faisant écho aux plaques du photographe renforce l'immersion pour une composition des plans soignée. De plus, les plans très serrés dans un paysage vide et infini renforce l'oppression constante qui accable à l'absurde les protagonistes. On pensait ou on voulait voir l'Islande, on ne la verra pas trop, juste comme un arrière plan flou d'un monde fou et terrible. Tout doit être morne, sans âme, brut, sans vie, reflet d'une vie sobre, sans joie ni peine, seul face à un rigueur morale luthérienne tournée vers Dieu tourné à l'absurde. Difficile, ainsi dans cette morosité infernale de provoquer la quelconque émotion. Futilité et fugacité de l'existence, le programme est un peu court résultant un investissement dans le film faible puisque les événements semblent tous dérisoires. Ainsi, lorsque certains parlent d'amour dans le film, je me demande si on a vu le même film. Ceci ressemble à un ballet nuptial du devoir marital imposé par la société luthérienne sans aucun sentiment. Au contraire, les seuls "amours" véritable du film semblent plutôt fraternels en pseudo bromance inavouées.
Notamment avec le traducteur ou avec Ragnar en relation haine-admiration.