Je revois toutes les scènes. Elles changent et se répètent, comme la vie : un chien veille, le volcan fume, le guide chante, la pluie tombe sur la toile de tente, le cheval renâcle. J'entends les appels, les interdictions, le racisme. La rareté des mots, comme un portrait du XIXe siècle. Le scénario, clair et droit comme le regard du pasteur. L'Islande est traversée, l'église est construite, l'amour renaît dans la colonie. Mais le pasteur blanchit, les hommes se vengent de leur vie, et l'amour remeurt. Là-dessus les saisons passent. Dieu est toujours là : dans les nuages, dans la neige. Il se couche. Et il pleut.