Godzilla, le King du Marketing ?

Avant tout, "Godzilla", c'est la plus grosse réussite marketing depuis longtemps. Rarement un film n'avait été aussi bien vendu, à tel point que tout le monde s'attendait a un des meilleurs blockbuster de l'année. Le retour sur terre fut aussi difficile que les attentes étaient grandes, bien que le résultat final soit tout à fait honorable.

N'y allons pas par quatre chemins : le scénario est bidon. Il reste tout à fait correct mais ne relève d'aucun exploit, se contentant de satisfaire le spectateur assoiffé de scènes dantesques et de faire un hommage poli au film originel. Les personnages sont terriblement sous-exploités, se limitant à deux-trois traits de caractères bien ancrés dans les stéréotypes. Les acteurs n'ayant malheureusement pas matière à faire, ils deviennent peu mémorables. Cependant, le personnage de Bryan Cranston était un peu plus intéressant, mais il est malheureusement sacrifié. Ce choix complètement stupide a, à mon humble avis, ruiné tout intérêt vis-à-vis de l'histoire.

Mais saluons quand même la cohérence et le sérieux du tout, qui change des débilités que nous pouvons voir dans les divertissements actuels. Quant à Godzilla et les MUTO, ils sont très réussis, les effets spéciaux sont une réussite incontestable, les scènes de destructions dantesques tirent le film vers le haut. Tout cela grâce à Gareth Edwards, qui transcende un scénario moyen avec une réalisation maîtrisée et suggestive. Certains plans rappellent les modèles du genre, tel que "La Guerre des Mondes" de Spielberg... Je me rappellerai sans doute longtemps de cette magnifique séquence, où des parachutistes sautent sur la ville dévastée, entre des nuages menaçants, dans une ambiance oppressante, avec une photographie magnifiquement sombre, sous la musique effrayante de Ligeti, présente dans notamment "2001 : l'odyssée de l'espace".

En somme, "Godzilla" est un divertissement de bonne facture qui sait en met plein les yeux, mais ne parvient malheureusement pas à aller au-delà, comme les bandes-annonces avaient pu nous le faire croire, et ainsi devenir une référence du blockbuster ultime.

EDIT : (revu, j'ai baissé la note d'un point)