Godzilla 2000
5.9
Godzilla 2000

Film de Takao Okawara (1999)

Rétrospective #24 : Godzilla 2000 (1999)

Après une parenthèse américaine décriée, Godzilla frappe aux portes du nouveau millénaire avec une nouvelle ère nommée... Millenium. Contrairement à la grosse majorité des autres films de la franchise, ce film se veut comme un film à part, prenant comme point de départ le tout premier film et rien de plus. C'est pour ainsi dire le second reboot.


Il n'y a que quatre années qui séparent ce film de Godzilla vs Destroyah, mais on sent une évolution beaucoup plus franche techniquement parlant. D'autant que dès le premier quart d'heure le film essaie de nous faire passer le message suivant : "on a vu le Godzilla d'Emmerich, on a pas aimé et on va mettre le paquet pour vous montrer comment faut le dépeindre".


Visuellement le film est très convainquant. Le costume de Godzilla est le plus satisfaisant à ce jour, les épines ont enfin de la gueule et ne gigotent plus, il est drôlement bien mis en scène et ses mouvements ont rarement été aussi crédibles. 


La variété des tons est gérée avec pas trop mal d'efficacité, les scènes sérieuses font sérieux et les scènes comiques font parfois sourire. On est malgré tout sur un truc qui se permet un peu plus de légèreté que le précédent opus de la Toho.


Coté plot par contre, le bat blesse davantage. Ne sachant pas parfaitement par quel bout débuter l'intrigue, le film opte pour une réintroduction ultra rapide du monstre sans jamais parfaitement prendre le temps de nous en donner tout la force évocatrice, malgré de nombreux plans très jolis. Il trébuche aussi sur un trope sincèrement lassant quand c'est abordé sans grande subtilité : l'ajout de nouvelles armes destructrices capables de renverser Godzilla. Ici ce sont des missiles qui peuvent totalement percer Godzilla, nous lâchant des séquences assez graphiques mine de rien. Et on nous les balance sans grande explication à la fin du premier tiers du film. C'est surtout un prétexte pour introduire un nouvel élément : la capacité de régénération de Godzilla.


L'autre nouveauté de ce reboot, c'est un caillou (du moins dans la première moitié du film). Eh oui, car une fois encore, la franchise nous sort un nouvel ennemi venu de l'espace. On peut rapidement sentir une vibe comme celle de Biollante, avec une entité extraterrestre d'abord inerte et qui évolue progressivement et avec mystère, sauf que là c'est pour nous montrer un vaisseau alien au design assez quelconque mais surtout en effets de synthèse vraiment pas satisfaisants, même pour un film sorti en 2000.


Car c'est un des autres points fâcheux : l'apparition de CGI qui, s'ils ne sont pas trop nombreux, ne sont quand même vraiment pas jolis. Plus dommage encore c'est que ce sont des éléments qui étaient parfaitement gérés avec des effets pratiques, mais j'imagine que la Toho s'est sentie influencée par l'utilisation devenue plus massive des SFX au cinéma.


Certaines incrustes aussi sont parfois un peu trop grossières.


On sent qu'ils ont tenté d'autres techniques pour incorporer Godzilla dans des plans larges sans souffrir du souci des plateaux de décors qui finissent par coûter un bras quand il faut apporter de la variété et de la qualité, résultat il y a des plans qui l'incorporent directement dans des plans filmés, en hélico par exemple, et force est de constater que ça n'est pas toujours réussi. On s'en satisfera en se remémorant les décors parfois absolument dégueulasses d'anciens opus.


Si les scènes d'action et de destruction sont globalement de bonne facture, le film n'évite pas totalement l'écueil de quelques passages un peu ridicules comme ce moment où Godzilla est propulsé en arrière par un rayon laser.


Aussi, le film s'inspire -malgré lui ou non- de plusieurs passages ou plans du Godzilla d'Emmerich, qui parfois étaient eux-même inspirés du film de 54. Parfois ça fonctionne mieux, parfois non.


Si ça aurait pu donner un résultat correct mais sans plus, le film se prend malheureusement les pattes dans le tapis dès la seconde moitié du film.


Déjà car l'ennemi n'évoluera plus : c'est un vaisseau alien qui utilise des lasers et des espèces de lianes. C'est clairement le pire ennemi jamais pensé pour le roi des lézards. D'autant que quand il ne vole pas, il est bêtement jonché sur le toit d'un ou quelques grattes-ciel ce qui m'a systématiquement fait craquer de nervosité. Il y a aussi un délire avec un espèce de poulpe alien géan mais franchement oubliez-le direct. Quant au monstre final de chez final, pareil. Pourtant le concept qui l'entoure aurait pu être intéressant, mais ça a été beaucoup mieux géré dans d'autres opus. Poubelle donc.


Ensuite car le film s'enlise dans un plot sans aucun intérêt, et si on peut penser que c'est la marque de fabrique des mauvais films de cette franchise, beh vous avez bien raison puisque celui-ci est clairement pas dans le bon panier.


Ajoutons enfin à cela une BO à coté de la plaque quand elle n'est pas littéralement trop timide pour se faire entendre.


Un retour plus qu'en demi teinte donc.

Chernobill
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le 13 mai 2021

Critique lue 88 fois

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Chernobill

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