Rétrospective #27 : Godzilla x Mechagodzilla (2002)

Après le revival bien accueilli de l’opus précédent, la Toho décide de faire revenir un autre antagoniste populaire de la saga : Mechagodzilla, tout en honorant la belle tradition d’ignorer les opus antérieurs et de n’être qu’une suite direct au film original de 54. Une leçon bien apprise puisque le film plaira au public et bénéficiera d’une suite qui, non contente d’exister, a le mérite d’être une suite directe à cet opus de 2002 mais ça sera pour la prochaine fois.


En 1999, 45 ans après la mort du premier Godzilla, un lieutenant échoue de tuer un nouveau membre de l’espèce du kaiju, résultant en la mort de plusieurs membres de son équipe. Déchue de son rang et très mal perçue par l’un de ses camarades (estimant que son frère tué par Godzilla en 1999 l’a été par sa faute), elle voit son père intégrer une équipe de scientifiques dont la mission sera d’exploiter les restes du monstre tué en 54, récemment retrouvé et remonté à la surface, afin de créer ce qu’ils appellent un « bio-robot » capable de répondre aux futures attaques de kaijus.


Difficile de me faire une opinion « objective » car le doublage était ignoble, et comme pour les précédentes occurrences au cours de cette (interminable) rétrospective, ça a énormément joué en défaveur du film.


Le film ne manque pas de proposition mais c’est souvent contrebalancé par une production qui ne peut décemment pas trop en faire.


Par exemple : ça a l’air de rien, mais perso j’ai toujours aimé lorsqu’on nous montre les vestiges d’un monstre redécouvert au fond de l’océan. Quelque chose de fascinant dans cette bête et simple idée, comme si l’on retrouvait à nouveau le Titanic. Seulement voilà, le squelette fait peine à voir, l’acting n’est pas terrible (cela dit le doublage US dont j’ai dû me contenter n’a certainement pas aidé) pour vendre la supercherie, et les plongeurs sont fait en 3D niveau PS2.

Autre exemple : le costume de Godzilla a encore évolué, notamment au niveau de l’animation du visage, plus particulièrement des yeux. Ça le rend plus expressif et c’est top, sauf qu’en parallèle beh on a toujours une finition caoutchouteuse. Donc même si le design est pas mauvais, je suis de moins en moins investi par le concept.


Côté histoire, je n’ai pas été convaincu par cet opus. De prime abord je vais sûrement me répéter : je n’aime pas Mechagodzilla. L’idée d’un robot-clone du monstre éponyme ne n’a jamais plu et aucune des précédentes itérations n’étaient parvenues, de mémoire, à me satisfaire. Ça ne sera pas le cas ici non plus, la faute à un design qui ne m’intéresse pas, et qui sert une histoire qui ne m’a pas trop intéressé non plus. Le coup du robot qui se retourne contre les humains, trouve une résolution alambiquée afin qu’on puisse enchaîner sur le combat final du film, je sais pas pourquoi mais c’est pas intéressant. Pourtant on reste sur une thématique assez classique : l’homme fait des bourdes, Godzilla vient telle une punition divine, l’homme tue la punition divine et se sert de son cadavre pour avoir sa propre version de la punition divine et ça se retourne contre lui. Chouette comme principe non ? Dans l’exécution, ça n’est pas le résultat escompté.


Côté humain, malgré un ou deux persos sensiblement développés, je n’ai manifesté que très peu d’intérêt là aussi, la faute à une direction inexistante et un film qui, globalement, manque de caractère. À force de vouloir jouer dans la cours de blockbusters, la franchise perd de ce qui faisait sa particularité, pour le meilleur comme pour le pire et ça impacte aussi les personnages.


Alors quoi, si ni l’histoire ni les persos ne me plaisent, il reste encore les bastons non ?


Las, nous sommes désormais en 2002. The Return of Godzilla était sorti en même temps que Gremlins en 84 ? Pas choquant. Mais cette année-là sortait également le Seigneur des Anneaux Les Deux Tours, et mon esprit d’occidental a de plus en plus de mal à apprécier ce cachet imposé par les daikaiju lorsqu’il est placé sur la même temporalité d’un tel blockbuster. C’est con mais je n’y peux rien, le recul ne permet pas tout.

On sent l’évolution constante de la mise en scène, hélas les miniatures/costumes dont la finition a trouvé ses limites depuis un moment, et des scènes plus proches d’une série télé fauchée dès lors qu’on s’éloigne des scènes d’action, auront raison de mon appétit pour le genre.


C’est que le genre a visiblement du mal à trouver son souffle dans ce début de XXIe siècle : si l’opus précédent avait su trouver grâce à mes yeux, je dois avouer que j’ai été beaucoup moins conquis par celui-ci.


Chernobill
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le 24 avr. 2024

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