Suite au succès remarqué autour de sa sortie française en décembre dernier (dans un circuit d’exploitation particulièrement restreint), le célèbre Kaijū opère un retour fracassant dans nos salles obscures, afin de porter le coup de grâce à une industrie du blockbuster américain déjà agonisante depuis plusieurs années.
Après une introduction un peu poussive, le film pose petit à petit son récit, avec un Godzilla symbole comme à son habitude du traumatisme japonais post-guerre. Attention néanmoins pour les amateurs d'écriture subtile, il faudra accepter le surjeu constant, l'ultra-prévisibilité du récit et le mélodrame dégoulinant, pur cinéma japonais oblige. Le tout est cependant tellement enrobé d'un grand souffle épique que l'écriture, pourtant excessivement naïve, fonctionne à 1000% (sauf peut-être un final pas franchement nécessaire). Tout est trop gros, tout est démesurement épique, tout est poussé au maximum, mais ça marche, et ce patriotisme foncièrement niais en devient profondément touchant.
Avec un budget ridicule d’environ 15 millions de dollars (soit 10 à 20 fois moins que les superproductions américaines), le film propose des visuels époustouflants, alternant avec maestria effets numériques et effets pratiques (maquettes/marionnettes). Ça fait bien longtemps qu'un blockbuster ne nous avait pas autant scotché à notre siège (coucou Fury Road), avec des séquences ultra-spectaculaires et une BO détonante. Godzilla se montre profondément terrifiant à l’écran, à travers une mise en scène millimétrée et un jeu sur les rapports d’échelle absolument vertigineux. On en viendrait vraiment à se demander comment Hollywood se débrouille pour aussi mal gérer ses moyens, pourtant démesurés.
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