Le dernier film de monstre de la Tōhō, réalisé par Takashi Yamazaki et sortie fin 2023, est beaucoup apprécié, à la fois du public et des critiques, il a créé un certain engouement lors de sa sortie, la bande-annonce envoyait du lourd et il est, sans surprises, bien plus réussi que "Godzilla X Kong" sorti quelques mois après. Mais je ne sais pas, je ne peux m'empêcher de ressentir un certain sentiment de déception. Et c'est en même temps le problème avec les films desquels on a de grosses attentes.
Nous suivons ici l'histoire d'un kamikaze qui n'a pas eu le courage d'aller jusqu'au bout de sa mission. À la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il est donc mal accueilli dans son village et tente alors de se racheter en voulant affronter une nouvelle menace : Godzilla.
Le contexte ne trompe pas, nous sommes une fois de plus dans une allégorie des gros traumatismes du Japon, à savoir Hiroshima et de Nagasaki. Et en même temps, ce n'est pas une nouveauté puisque c'est ce qu'ont toujours revendiqués les films "Godzilla", du moins du côté japonais, mais le film y apporte ici encore une nouvelle profondeur. Effectivement, nous suivons ici le traumatisme japonais du point de vue d'un seul personnage qui porte alors ces évènements seul sur ses épaules. La figure du monstre prend alors une autre dimension et en devient d'autant plus effrayante, surtout que nous ne la voyons finalement que relativement peu ; elle rode, elle plane et peu frapper à n'importe quel moment, ce qui est finalement le plus effrayant.
En revanche, lorsque Godzilla est présent à l'écran, ça envoie réellement du lourd. En effet, la caméra se plaçant bien souvent à l'échelle humaine, rend compte de toute la puissance destructrice du monstre, les scènes d'action n'en étant alors que d'autant plus marquantes (et pas soporifiques comme celles du MonsterVerse). Les effets spéciaux laissent quant à eux parfois à désirer (et encore, si on est tatillons) mais restent tout de même de très bonne facture, surtout si on le compare, encore une fois, à "Godzilla X Kong" qui était plus moche avec un budget pourtant bien plus conséquent. Ce qui m'a réellement déçu, je pense, ce sont les scènes d'action qui ne font donc que trop rares mais j'ai bien conscience que c'est un élément nécessaire au scénario.
"Godzilla Minus One" étant alors loin de n'être qu'un simple blockbuster qui fait péter des trucs dans tous les sens mais raconte vraiment quelque-chose, ce que semble ne pas avoir intégrer le MonsterVerse.