La rose pourpre du Japon.
Né d'un concours de scénario organisé par la Toho, Biollante est sans conteste un des adversaires de Gojira les plus étranges et les plus hallucinants qui soient, fruit d'expériences génétiques croisant les cellules du lézard star et d'une rose abritant l'esprit d'une jeune fille décédée. Oui, rien que ça !
Malgré son point de départ totalement farfelu, "Godzilla V.S. Biollante" se veut d'un sérieux imperturbable du début à la fin, s'autorisant tout de même une naïveté assez démentielle, notamment lors de son final, digne du plus culcul des sentaï.
Comme tout film de la franchise qui se respecte, la première partie est tout simplement ennuyeuse à mourir, nous servant une fois de plus l'habituelle intrigue sur fond d'espionnage et de nationalisme gerbant (les ricains et le Moyen-Orient ne sont que des vilains pas beaux), à laquelle s'ajoutent quelques éléments nouveaux: les manipulations génétiques et la télépathie.
Une partie ridicule au possible, qui sombre plus d'une fois dans les tréfonds de la série Z, que la platitude de la mise en scène et le jeu catastrophique des comédiens rapproche inexorablement des pires bandes de la glorieuse Cannon.
Heureusement, dès l'instant où le véritable kaiju fait enfin surface, le film de Kazuki Ohmori décolle un minimum et fait honorablement le boulot, offrant une poignée d'affrontements franchement sympathiques, compensant la modestie du budget alloué aux SFX par une ambiance à la fois poétique et onirique, et surtout par la présence du superbe Biollante, attraction principale de cet opus casse-gueule mais pas totalement dénué d'intérêt.