En Colombie Britannique, dans l'ouest canadien. Un train stoppe au milieu de nulle part et une femme en descend : Emily Meyer, une migrante allemande, rejoint un groupe de prospecteurs qui se propose de traverser tout le Canada à dos de cheval afin de rejoindre les filons aurifères du Klondike.


Le Klondike, c'est cette région située à cheval sur la Province du Yukon et sur l'Alaska, à un cheveux au sud du cercle polaire arctique. Là où Oncle Picsou a amassé sa célèbre fortune. En cette année de 1898, la ruée vers l'or bat son plein. Les prospecteurs arrivent de partout et en longues files. Mais la grande majorité arrivent jusqu'à Skagway par bateau depuis Vancouver. Nous prospecteurs allemands, eux, afin de réduire les coûts du voyage, iront par voie terrestre. Beaucoup plus long. Plus dangereux aussi. Mais à chacun son choix.


La petite troupe part donc vers le nord et traverse des paysages grandioses. Personne n'est particulièrement bavard. Ce sont plutôt des gens simples qui ont fuit une vie de misère pour aller tenter leur chance au nord, et prêts pour cela à en baver des ronds de chapeau. Pas grand chose à dire, donc : tout le monde en est au même point et même si chacun a son histoire particulière, toutes les histoires se ressemblent tant qu'on n'éprouve pas forcément le besoin de se raconter.


Chevaux et hommes s'enfoncent vers le septentrion, guidés par une carte à grande échelle qu'on imagine très imprécise et probablement tout à fait inutilisable sur le terrain. La forêt se resserre peu à peu. Les hommes rapetissent au fur et à mesure que la nature se fait plus sauvage et se referme sur eux. Une musique lancinante achève de créer une atmosphère opaque, oppressante; On souffre aux côtés de ces braves qui n'avancent plus que parce qu'ils ne peuvent plus reculer. L'Amérique est immense et l'homme bien insignifiant.


Thomas Arslan prend son temps. Il film un voyage au but lointain, imprécis, impalpable, tant pour les apprentis prospecteurs que pour le spectateur qui ne sait pas plus que les personnages à quoi il doit s'attendre. Les images sont magnifiques et donnent une furieuse envie d'aller crapahuter dans les Montagnes Rocheuses et d'aller voir le grand nord de nos propres yeux.


Mais pour ceux qui se trouveront frustrés de ne pas en savoir davanatage sur la prospection elle-même et sur la vie des chercheurs d'or sur leur concession, je recommande le très beau roman que Jules Verne a consacré à cet épisode de l'histoire américaine.
http://www.senscritique.com/livre/Le_volcan_d_or/critique/21073531

BibliOrnitho
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le 12 juin 2015

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