Miracle tibétain

Pour être honnête, à revoir ce film oublié, il y avait tout à craindre. Si on frise par moments la catastrophe, on parvient cependant miraculeusement à l’éviter. Scénario bancal, personnages peu convaincants, humour balourd, Tibet de pacotille, effets spéciaux rudimentaires, péripéties douteuses, musique très datée et en décalage avec son sujet, les faiblesses du film sont nombreuses. Et pourtant, miracle, ce n’est pas si nul.

Mais soyons objectif, c’est quand même plutôt mauvais et la nostalgie sauve pas mal de choses. Si le film conserve, par ailleurs, un capital sympathie, c’est parce qu’il est porté par un Eddie Murphy alors en pleine gloire qui parvient à tirer son épingle du jeu grâce au bagout qui faisait sa force au début de sa carrière. Ceux qui le jugent insupportable auront cependant du mal à ne pas considérer le résultat comme un navet au rythme chaotique, parsemé de scènes à la gloire d’Eddie Murphy (on frise, à plusieurs reprises, le one-man-show même sur la forme), peu convaincant dans ses moments fantastiques et paresseux en termes d’aventures avec ses décors en toc.

C’est, au final, en dépit de son budget de l’époque, à voir aujourd’hui plutôt comme une série B qui ne se prend pas au sérieux et qui ne promet pas la lune aux spectateurs. C’est plutôt divertissant et certaines répliques sont franchement amusantes. Pour la grande aventure fantastique, en revanche, on se rabattra sur les nombreuses réussites américaines des années 80.