Golden Kamuy
6.1
Golden Kamuy

Film de Shigeaki Kubo (2024)

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Je le dis d'entrée de jeu : je n'ai pas lu le manga. J'ai donc pris le film comme une œuvre close sur elle-même, ce qui peut fausser mon jugement. Et ce que l'on peut dire, c'est que le film avait un énorme potentiel - potentiel peut-être issu d'ailleurs du manga.

En effet, l'histoire est particulièrement plaisante : un jeune soldat japonais apprend l'existence d'un trésor et entreprend de le chercher en compagnie d'une jeune femme d'une tribu locale connaissant parfaitement bien les environs ; pour trouver le trésor, ils devront retrouver d'anciens prisonniers ayant, tatoué sur le corps, la carte permettant de le trouver.

On est donc à mi-chemin entre la nouvelle philosophique, et le roman d'aventure. D'un côté, en effet, on se confronte à l'autre, celui d'un monde étranger au nôtre, et donc à la tolérance ; mais aussi à la nature, à l'aspect sauvage du monde, toujours plus doux, paradoxalement que la "civilisation". D'un autre côté, on est dans l'univers de la chasse à l'homme, des combats, des trésors perdus et des énigmes à décoder.

L'histoire, est donc plaisante, mais elle est, qui plus est, bien portée par les deux acteurs jouant Satchi (le soldat), et Asirpa (la jeune femme). Le duo marche bien. Kento Yamazaki (qui joue Satchi) a cette étincelle de folie qui sied à son personnage, tout en parvenant à se rendre tendre, tolérant et honnête. Quant à Anna Yamada (qui joue Asirpa) elle inonde l'écran de mystère, de sagesse et de beauté.

Alors quoi ? Pourquoi quatre ?

C'est qu'à mon humble sens, au deux-tiers du film, l'histoire se perd. Déboulent des personnages de plus en plus nombreux et de plus en aberrants qui font perdre à l'histoire sa juste mesure entre initiation et aventure. Entre, le prisonnier insaisissable et tellement loufoque qu'on le jurerait sorti d'un Chaplin, le sergent de la 7e division et son masque blanc de front duquel coule un liquide blanchâtre qu'on jurerait sorti d'un mauvais Star Wars, le gros évadé avec le rectangle sous-cutané au niveau du front - sorte de mauvais Bane de Batman -, le vieux Samouraï pris chez Bullet Train ou Bunraku, etc., les personnages sans intérêt, étranges au point d'être gênants ou complètement clichés s'accumulent et nous font perdre de vue ce duo d'origine si charmant et si efficace, et avec lui, tout ce qui faisait le charme du film.

A la longue, on a donc seulement envie que cela s'arrête : soit que le film revienne à quelque chose du plus simple, soit que le film se termine. Et ce n'est quand même pas bon signe.

C'est dommage, avec cette surenchère d'énormités, le film a perdu ce qui faisait sa force : la mesure.

THobbes
4
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le 16 août 2024

Critique lue 92 fois

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