Pas mal de changements dans ce troisième épisode de la saga James Bond. Sean Connery, fidèle au poste, va enfin trouver un méchant à sa mesure en la personne de l’imposant Gert Fröbe. Et pour affronter ce dernier, il aura à sa disposition de plus en plus de gadgets. D’autant plus qu’il lui faudra également se mesurer au redoutable Oddjob armé de son chapeau melon. Et puis, pour bien faire les choses, la Bentley sera elle aussi remplacée par une Aston Martin de toute beauté. Enfin, aux commandes de ce succès annoncé, Terence Young, devenu trop gourmand, est remplacé par le méconnu Guy Hamilton. La nouveauté la plus appréciable, c’est sans conteste la présence d’un méchant qui a enfin de la gueule. Même s’il n’affronte jamais Bond en personne, Auric Goldfinger est suffisamment présent à l’écran pour donner l’épaisseur nécessaire à son personnage. Le reste du casting n’est pas non plus négligeable, notamment Honor Blackman, la partenaire de John Steed dans Chapeau melon et bottes de cuir. Le récit lui-même ne manque pas d’envergure, puisque la dernière partie du film, avec une autorisation exceptionnelle pour le tournage, ne voit rien d’autre que Goldfinger et ses hommes prendre d’assaut la forteresse Fort Knox, réserve d’or des Etats-Unis gardée par des dizaines de milliers d’hommes. Enorme succès au rendez-vous, Goldfinger pèche pourtant par des intrigues secondaires pas très concluantes. Principalement celles impliquant les deux sœurs Masterson qui ne servent pas à grand chose sinon mettre deux jolies blondes dans les bras de l’agent secret. On peut par contre remarquer que Bond est souvent en difficulté dans ce film, plus qu'à l'accoutumée en tout cas, qu’il soit menacé par un laser ou opposé à Oddjob dont il se débarrasse avec beaucoup de difficulté. En réponse à ces menaces, Sean Connery affiche une classe et un charisme indéniables, enfin à l'aise dans le costume de 007.