Goldfinger permet à Sean Connery de personnifier pour la 3ème fois l'homme au permis de tuer des services secrets britanniques. Cet opus a beaucoup marqué en 1963 car il était beaucoup plus abouti que les 2 précédents, plus maîtrisé techniquement, comportait des scènes spectaculaires et fut un énorme succès rien qu'aux Etats-Unis où il rapporta plus de 22 millions de dollars en quelques mois d'exploitation. C'est sans conteste l'un des Bond les plus réussis parce que la mythologie bondienne se met en place et ne tâtonne plus, parce qu'il comporte aussi quelques-unes des images marquantes de la franchise : le corps nu de Shirley Eaton recouvert d'une fine pellicule d'or, la fameuse Aston Martin DB5 dotée des plus étonnants gadgets (qui en plus relança l'essor de la marque), un méchant d'envergure très crédible et incarné avec délectation par l'Allemand Gert Froebe, un homme de main génial en la personne de l'inquiétant Oddjob au chapeau meurtrier, joué par Harold Sakata qui étrangement annonce par son rôle muet celui de Requin... sans parler de la scène mémorable où Bond est cloué sur une table à la merci d'un rayon laser qui menace une partie essentielle de son anatomie, avec au milieu d'un suspense habile, un jouissif échange de répliques. Le scénario est simple, linéaire, Sean alors âgé de 34 ans y est en pleine forme et y déploie un charme ravageur et viril avec classe et humour, la Bond-girl Honor Blackman y fait preuve d'une certaine ambiguïté avec son nom de Pussy Galore. A tout cela s'ajoute une excellente BO avec la mythique chanson de Shirley Bassey, et à l'arrivée, on a bien un très bon film d'aventures mouvementées où se mêlent le goût du pouvoir, la violence, le luxe et le cynisme propre à James Bond, c'est tout l'univers du roman-feuilleton transposé dans la superproduction colorée. Un Bond essentiel !