Emmanuel Macron a-t-il prévu d’aller voir “Goliath” au cinéma ? Cela lui permettrait peut-être de lui rappeler sa promesse non tenue en 2017 où il assurait que le glyphosate serait interdit en France. Accusé d’être toxique et même probablement cancérogène par l’Organisation Mondiale de la Santé, le glyphosate est encore autorisé dans l’Union Européenne.
Réalisé par Frédéric Tellier, “Goliath” est l’histoire de trois points de vue autour d’une enquête sur les pesticides utilisés par les agriculteurs pour limiter les plantes indésirables. Gilles Lellouche est ici un petit avocat au bord de la faillite, qui s’est spécialisé dans le droit environnemental et qui cherche à faire éclater la vérité suite à la mort de deux agricultrices. En face, Pierre Niney est un brillant lobbyiste dont le métier est de trouver les mots pour promouvoir et influencer le grand public et les pouvoirs publics quant aux intérêts de l’entreprise Phytosanis et de leur pesticide le Tétrazine. Enfin, le personnage d’Emmanuelle Bercot devient une activiste au sein d’un collectif anti-pesticides, depuis que son mari a développé un cancer. En opposant ces univers, Tellier réussit un thriller haletant en présentant un monde écœurant encouragé par l’économie et le pouvoir. En face, les victimes se font passer pour des écologistes bobos sans arguments. Cette vermine du petit monde n’a pourtant pas dit son dernier mot. Emmanuelle Bercot, Pierre Niney et Gilles Lellouche sont époustouflants tant la sincérité qu’ils offrent à leurs personnages sont sidérants. Une œuvre qui a bien entendu choisit son camp, mais comment penser l’inverse ?