Après avoir coupé court à cette partie d'échec qu'elle poursuivait avec son patron, contrainte et forcée, Nino décide d'en entamer une autre avec sa nouvelle collègue. Cette partie d'échecs amorce un plus grand jeu, celui de la séduction entre les deux protagonistes. Ce sont des enfants qu'elles font alors monter dans leur cabine, 2 enfants distants l'un de l'autre jusqu'à cette scène musicale qui les réuni dans un même cadre.
Les deux cabines sont des cœurs dansants que l'on peut déguiser au bon vouloir : en avion, en bateau, en bus ou fusée ; pourvu qu'elles voyagent, elles s'approchent et s'éloignent mais sont toujours reliées ; elles deviennent un phare rouge dans la nuit, pour une scène d'intimité ; elles sont lourdes comme un bœuf après avoir été trahies ; elles se font la guerre avec des pistolets à eaux mais la dualité devient une unité après avoir goûté au même fruit et à condition de jouer la même partition, avec un peu de chance, elle deviendra une symphonie.
Le film touche par sa poésie légère s'inscrivant dans un cadre merveilleux. Le choix du sans-dialogue est très pertinent tant la mise en scène se suffit à elle-même, j'ai gardé le sourire du début à la fin du film, c'est ma meilleure découverte de 2024 pour l'instant.