Amy pour la vie
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« Missing Amy Dunne ». Vous avez forcément vu ces mots. Ils sont inscrits en gros à côté du portrait d’une jeune femme à la blondeur hitchcockienne. Pour en savoir plus, direction North Carthage, au cœur du Missouri ! Là-bas, on découvre qu’Amy a disparu le jour de son cinquième anniversaire de mariage. Son mari, Nick Dunne, a aussitôt alerté la police. Seulement voilà, il a un comportement étrange. Quelle idée, aussi, de sourire en pleine conférence de presse devant la photo de sa femme disparue ! Les médias cherchent un coupable et Nick semble le mieux placé pour décrocher le rôle… Raconter la suite, bien entendu, serait un crime.
Ce qui se raconte, en revanche, c’est ce qui peut se passer dans votre tête face à cette satire du mariage, alors que vous avez dit « oui » il y a seulement un mois. Vous avez été prévenue, vous savez que Fincher a balancé en conférence de presse : « après avoir vu ce film, quinze millions d’Américains vont divorcer ». Ok. Vous y allez quand même. Parce que, d’abord, vous êtes Française, et qu’ensuite, vous admirez profondément le travail soigné de celui qui a si souvent rassasié votre cerveau d’adulescente : d’Alien 3 à The Social Network, en passant par Seven ou Fight Club. Vous sentez qu’à présent, Fincher se pose des questions d’adulte, un peu comme vous, et vous êtes curieuse. C’est donc pleinement consciente du risque que vous vous précipitez, avec votre cher et tendre, dans une salle obscure pour découvrir le mystérieux Gone Girl. Et là, malgré quelques regards un brin paniqué échangés avec votre moitié pendant le film – « Tu ne me feras jamais ça, hein ? » –, vous vous dites que, finalement, c’est de l’humour noir et que ce n’est pas si méchant… Enfin, ça, c’est le premier effet Kiss Cool. Le deuxième effet, il vient la nuit suivante, quand vous vous tournez et vous tournez encore dans votre lit en repensant au film, quand vous vous réveillez le matin avec une tonne de questions, et quand vous réalisez soudain que Gone Girl vous a mis mal à l’aise. Vous n’arrivez pas à expliquer pourquoi. Mais, chose encore plus étrange : vous aimez ça ! Vous vous rendez alors compte que Fincher a réussi à produire sur vous le même effet qu’un autre David : en creusant pour dévoiler la face cachée d’un couple à première vue parfait, en offrant une autopsie du rêve américain, il vous a (un peu) rappelé Lynch. Bien sûr, vous ne vous hasarderez pas à pousser plus loin la comparaison entre les deux réalisateurs, mais Fincher a déclenché chez vous ce sentiment de malaise jouissif tellement lynchien, et ça vous plaît ! Ajoutez à cela un Trent Reznor à la musique pour créer une ambiance dérangeante unique, une Rosamund Pike à la froideur époustouflante (alors que, MEA CULPA, vous pensiez au départ qu’elle aurait pu sortir de Melrose Place), et enfin, un Ben Affleck dans un personnage taillé sur mesure pour lui : celui d’un monsieur tout le monde qui ne comprend pas toujours ce qui lui arrive et qui subit les événements en gardant la bouche grande ouverte...
Créée
le 3 févr. 2016
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