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Après l'uchronie bling bling de In Time et la science-fiction pour ados de The Host (ne pas confondre avec le chef-d'oeuvre de Bong Joon-Ho), le metteur en scène Andrew Niccol revient à un sujet plus prometteur et ambitieux avec Good Kill, présenté notamment à Venise et à Toronto.
Retrouvant pour l'occasion son acteur-fétiche Ethan Hawke, Andrew Niccol s'intéresse cette fois à un nouveau genre de guerres, celles menées à distance, par écrans et drones interposés. Une manière de critiquer non pas le conflit au Moyen-Orient, sur lequel il pose un regard plutôt neutre, mettant bien en évidence sa complexité morale et politique, mais bien la façon d'opérer.
Car avec cette barrière de l'écran et des kilomètres, que reste-il au soldat pour ressentir véritablement la moindre parcelle d'empathie, la simple notion de tuer, d'ôter la vie s'évacuant peu à peu pour donner naissance à une déshumanisation effrayante et sanguinaire, créant elle-même le terrorisme qu'elle tente d'éradiquer par tous les moyens.
Mis en scène avec soin et bénéficiant de la photographie de Robert Scoville, Good Kill baigne tout du long dans une atmosphère froide, pour ne pas dire glaciale, correspondant parfaitement au propos. Si le spectateur ressent du coup lui aussi cette barrière émotionnelle, le film fini paradoxalement par tomber dans la distanciation qu'il condamne justement.
Pas toujours simple à aborder, notamment dans son traitement, et donnant parfois l'impression de ne pas trop savoir où aller passée la première heure, Good Kill reste un film intéressant dans son propos, enfonçant des portes ouvertes mais qui a le mérite d'exister et d'éviter le plus possible les pièges du manichéisme ou de la dénonciation facile.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Mon cul devant la télé ou au ciné en 2016. et 2015.
Créée
le 29 mars 2016
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