Elephant men

Une saga familiale italo-américaine vintage mais sans mafia pour une fois, le registre est beaucoup plus naïf et léger. Ca peut même paraître assez cucul lors de certaines scènes gentillettes, ce qui n'empêche pas le propos d'être dur et de traiter de sujets lourds derrière cette façade candide. Le film enquille les clichés : des églises Renaissance aux canyons désertiques en passant par les buildings New-Yorkais en carton. Ce décor de carte postale confère à l'aventure un certain cachet désuet assez agréable malgré la facticité qui s'en dégage. Tout ceci renforce la candeur de l'ensemble à l'image du thème musical redondant qui accompagne tel un leitmotiv les héros avec bienveillance dans chaque étape de leur parcours.

C'est hélas à cause de ces protagonistes que ça coince car malgré tous les efforts du film je n'arrive pas à adhérer à ces deux frères. Ils sont certes beaux, souriants, poètes et tout ce qu'on veut mais leur comportement est celui de gros connards faux-culs et sournois. Très vite on s'aperçoit qu'ils sont égoïstes, qu'ils maltraitent les animaux pour se passer les nerfs, trahissent les gens qui les ont aidés et dès qu'ils obtiennent un statut social ils rabaissent les autres et se font mousser. Le truc c'est que ça ne semble pas avoir dérangé les scénaristes, au contraire les passages en question sont censés être drôles ou émouvants, ce qui est d'autant plus malaisant.
Du coup la tentative de fin dramatique ne prend pas, elle est trop artificielle et le sort des personnages n'émeut plus du tout.