Good Morning Babilonia par Eric31

Good Morning Babilonia est un très beau film franco-italien écrit et réalisé par Paolo et Vittorio Taviani qui met en scéne deux frères Nicola et Andrea (fils du maître-maçon Bonnano (joué par l'excellent Omero Antonutti vu précédemment dans La Nuit de San Lorenzo des frères Taviani) qui décident de partir de la Toscane pour aller tenter leur chance aux États-Unis.... Et tout particulierement à San Francisco ou le réalisateur David Wark Griffith (superbe Charles Dance) prépare son nouveau film, Intolérance, et engage deux maîtres-maçons italiens pour en réaliser les décors... lesquels vont tombés amoureux de deux figurantes Edna et Mabel (jouées par les très belle Greta Scacchi (vue précédemment dans Chaleur et Poussière de James Ivory) et Désirée Becker (plus connu sous le nom Désirée Nosbusch... une actrice et présentatrice de télé (vu dans l'émission Demain c'est dimanche aux cotés de Michel Drucker) luxembourgeoise parfaitement polyglotte) qui les poussent à réaliser une sculpture monumentale en carton-pâte, d'un éléphant. Ils parviennent à la présenter au metteur en scène qui, impressionné, les embauche... Good Morning, Babylon établit un parallèle entre l'art des bâtisseurs de cathédrales et celui du cinéma, du moins tel qu'il fut conçu à l'origine. Par ailleurs Paolo Taviani affirme, à ce sujet : " la forme d'expression la plus haute de ce siècle, c'est le cinéma, et comme les cathédrales, le cinéma est aussi le fruit de la collaboration de nombreuses personnes. Le cinéma est l'œuvre d'un auteur, mais cet auteur est fait aussi des nombreuses personnes qui travaillent avec lui. Cela ne se retrouve pas dans les formes d'art comme la peinture ou la littérature. Par contre, le travail collectif existe dans l'architecture et seulement à certains moments de l'histoire de la peinture... Les artistes naissaient dans un climat d'artisanat, des artisans qui travaillent ensemble à la réalisation de quelque chose. Dans le film, nos deux protagonistes sont deux artisans, ce ne sont pas deux artistes qui arrivent à Hollywood. L'Hollywood que nous avons essayé de représenter est le lieu de rencontre d'une multitude d'artisans."
Vittorio Taviani illustre les propos de son frère en établissant l'évidence que "la famille des Bonnano (les héros du film), qui a derrière elle mille ans d'expérience dans le travail de la pierre, a une conscience culturelle de son métier. Au contraire, les jeunes qui étaient à Hollywood avait en main leur métier de manière quasi inconsciente, non certes culturelle. Ils possédaient leur instrument de travail de façon très pragmatique, pragmatisme qui caractérise généralement les Américains. Mais, au fond, c'est le même esprit qui les unissait. En relisant tout ce que les témoins de l'Hollywood d'alors ont écrit, nous avons constaté que, de manière très ingénue et parfois de façon très émouvante, ils mettaient en commun leurs découvertes. Au fond, c'est comme ça que Griffith a peu à peu découvert tous les divers éléments du langage cinématographique, par exemple, le premier plan."
Enfin bref, les frères réalise (aprés le très beau La Nuit de San Lorenzo... signe une très belle œuvre sur les artisans qui ont construit le septième art... qu'ils soient illustre (D.W Griffith) ou pas (les figurants et techniciens).