De la joie en barre !
.... que l'histoire des habitants de ce bateau radio-pirate dont la programmation musicale fait frémir l'Angleterre bien pensante et danser le reste des auditeurs par millions.
On est à la fin des années soixante et la phrase en exergue au début du film fait frémir :
La BBC ne produit que 45 minutes de musique par jour !
Raison d'être de ce bateau en mer qui émet 24 heures sur 24, de la pop et du rock, au gré des interventions de différents animateurs qui, s'ils ne sont pas tous complètement barrés, sont tous haut en couleurs et plus attachants les uns que les autres.
(De Billy Nighly à Rhys Ifans, en passant par Nick Frost, Chris O'Dowd et Philip Seymour Hoffman)
Leurs histoires sont toutes savoureuses, tendres ou pas (mais surtout sexuelles), avec ce ton particulièrement british dont je ne cesse de me repaître à chaque fois que je le peux.
Des dialogues particulièrement bien écrits, qui travaillent la psychologie de ses personnages, sans tomber dans une caricature qui aurait été si facile.
On entre avec délectation, et dans l'intimité d'un chaîne de radio, et dans celle des ses protagonistes.
Une foule d'acteurs connus et moins connus, les premiers n'empiétant pas du tout sur les seconds : ils sont tous vraiment au service de leur personnages. Un casting foisonnant et haut en couleur pour mon plus grand plaisir,
N'oublions pas, l'histoire principale et ce qui s'est réellement passé : ces gens ont ouvert la voie qui a permis la diversité musicale d'aujourd'hui sur des milliers d'ondes différentes.
Ils ont résisté, osé, désobéi et se sont exilés au nom de la musique et de la liberté de choix et de diffusion.
Histoire concoctée à partir de faits réels puisqu’à la fin des années 60, des radios pirates britanniques, interdites d’émettre en Angleterre, s’exilaient sur des plateformes pétrolières ou des bateaux ancrés au-delà des eaux territoriales britanniques pour diffuser leurs programmes,
Nos protagonistes sont donc pourchassés par un ministre de la culture, aussi barge que ses proies, mais dans la malveillance ; d'autant plus ridicule qu'il n'a aucune imagination et est obligé de faire appel à Twatt (Chatte ou Idiot en anglais-Mr Trou en français 🙄) pour trouver des solutions à son problème.
Et merci à Kenneth Branagh pour son savoureux pastiche hitlérien (une fois n’est pas coutume, il faut donc le souligner)
La bande son est ENORME, bien sûr et nous gratifie de pas moins de 36 titres des plus emblématiques stars ou moins grandes stars du Rock.
Une véritable histoire du Rock en bande sonore,
En sortant de la diffusion du film, je n’avais qu’une envie : vivre follement au gré d'une passion, même s'il faut désobéir à l'ordre établi.
(Je suis évidemment vite retourné à ma vie moins reluisante et, surtout, moins palpitante,)
Ce film est devenu un film de chevet et, surtout, un médicament pour les mauvais jours quand le cœur et l’âme ont besoin d’un peu de baume pour se soigner et faire repartir la machine,
2h15 de bonheur qui passent sans que l'on ne s'en aperçoive; à consommer sans modération.